vendredi 18 mars 2011

CFL@InfoContinueCI: Pourquoi l'ONU doit intervenir immediatement en Cô...

http://obenyhoro.blogspot.com/2011/03/pourquoi-lonu-doit-intervenir.html?spref=bl: "Libye : Kaddafi accepte le cessez-le-feu imposé par l'ONU Mouammar Kaddafi s'est résigné à jouer le jeu de l'ONU. Il n’aura pas fallu beau..."

Pourquoi l'ONU doit intervenir immediatement en Côte d'Ivoire voyant le cas KADDAFI

Libye : Kaddafi accepte le cessez-le-feu imposé par l'ONU

Mouammar Kaddafi s'est résigné à jouer le jeu de l'ONU.
Il n’aura pas fallu beaucoup de temps à Mouammar Kaddafi pour comprendre que la menace de frappes aériennes de l’ONU contre l’aviation libyenne mettait en péril la survie de son régime. Son ministre des Affaires étrangères Moussa Koussa a annoncé la fin des opérations militaires contre les insurgés.
Pragmatique, la Libye de Mouammar Kaddafi respecte la volonté du Conseil de sécurité de l’ONU qui a instauré jeudi 17 mars une zone d’exclusion aérienne et demandé « l'établissement immédiat d'un cessez-le-feu et l'arrêt complet des violences et de toutes les attaques contre des civils ».
La Libye « a décidé d'observer immédiatement un cessez-le-feu et de mettre fin à toutes les opérations militaires », a déclaré vendredi 18 mars à la mi-journée le ministre des Affaires étrangères libyen Moussa Koussa lors d'une conférence de presse. Selon lui, son pays étant membre à part entière des Nations Unies, il est « contraint d'accepter la résolution du Conseil de sécurité ».
En réalité, la seule vraie supériorité stratégique des forces de Kaddafi est celle du contrôle des airs, avec le bombardement par son aviation des positions et des villes tenues par les insurgés. La destruction par les forces de l’ONU des aéroports et de la flotte militaire libyenne signerait vraisemblablement à court terme la chute du régime de Tripoli.

CFL@InfoContinueCI: Laurent Gbagbo, l'étrange abonné absent !

http://obenyhoro.blogspot.com/2011/03/laurent-gbagbo-letrange-abonne-absent.html?spref=bl: "Mais où est passé Laurent Gbagbo depuis tout ce temps ? Silence total dans un contexte où les morts s’accumulent et la situation se dég..."

Laurent Gbagbo, l'étrange abonné absent !

Mais où est passé Laurent Gbagbo depuis tout ce temps ? Silence total dans un contexte où les morts s’accumulent et la situation se dégrade de jour en jour Plus de nouvelles de cet omni présent des médias d’alors depuis le jeudi 10 mars, jour de communication des conclusions du panel de l’union africaine. Même si l’on nous confirme dans son entourage qu’il est bel et bien en Côte d’Ivoire, cette absence en dirait long sur l’embarras actuel qui plane dans le camp Gbagbo. Cette situation est de fait favorable à toute surenchère contextuelle allant jusqu’à l’évocation d’une préparation d’auto-coup d’Etat et d’une prise en main, via l’instauration d’une loi martiale, du pouvoir par le Général Dogbo Blé de la garde républicaine, locataire depuis lors du palais présidentiel.

Pas un jour sans que l’on nous annonce pourtant une prise de parole du candidat de la Lmp à la dernière élection présidentielle en Côte d’Ivoire. Ce jeudi encore, des proches collaborateurs de Laurent Gbagbo nous certifiaient que ce dernier allait s’exprimer sur la rti et que compte tenu de la suspension du média d’Etat sur le satellite, l’intervention aurait été relayée sur le controversé média d’Obiang Nguema, Africa 24. Il n’en saura rien, Laurent Gbagbo n’apparaîtra pas pour clarifier une position vis-à-vis des injonctions de l’Union Africaine pourtant tant attendue par l’opinion ivoirienne.

Le mystère plane toujours et le vide politique s’installe laissant place au sentiment de régime militaire voire d’anarchie au sommet qui n’est pas pour rassurer une population apeurée et déconnectée de tout repère démocratique.

Le sentiment d’un plan en préparation est perceptible dans l’opinion ivoirienne. Ce dernier est néanmoins amplifié par un autre silence, celui observé de Guillaume Soro et des forces nouvelles, retranché depuis plus d’une semaine Bouaké dans un immobilisme de premier plan qui inquiète les adeptes de la solution radicale restés à l’hôtel golf. Déconnecté ou en attente, impuissant ou stratégique, les interrogations sur l’ambition de Guillaume Soro interpellent les observateurs de la crise ivoirienne qui pour la plupart donne peu de crédit à une solution pacifique à court terme dans un pays où les indices de l’horreur sont dans le rouge.

Laurent Gbagbo serait il à l'image de cette classe politique indifférente à la souffrance des ivoiriens? Que nous réserve donc ces silences, que cachent ils si tant est qu’ils cachent quelque chose, une chose semble à cette heure partagée par une majorité d’ivoiriens qui se retrouvent toutes tendances confondues sur un point, voir se finir et ce au plus vite une situation qui n’a que trop duré.

CFL@InfoContinueCI: Côte d'Ivoire : les forces pro-Gbagbo commettent u...

http://obenyhoro.blogspot.com/2011/03/cote-divoire-les-forces-pro-gbagbo.html?spref=bl: "Les forces du président sortant Laurent Gbagbo ont encore frappé le quartier d'Abobo à Abidjan. Mais cette fois, ce ne sont pas des maisons ..."

Côte d'Ivoire : les forces pro-Gbagbo commettent un massacre à Abobo

Les forces du président sortant Laurent Gbagbo ont encore frappé le quartier d'Abobo à Abidjan. Mais cette fois, ce ne sont pas des maisons individuelles qui ont été prises pour cible mais un marché rempli de monde. Bilan : "entre 25 et 30 personnes tuées", selon l'ONU.
Abobo (nord d'Abidjan) n'a pas fini de subir la rivalité Gbagbo-Ouattara au sommet de l'État. Le quartier le plus peuplé d'Abidjan, favorable au président élu Alassane Ouattara, est le théâtre d'affrontements de plus en plus violents. Hier, des obus tirés par des membres des Forces de défense et de sécurité (FDS) favorables au président sortant sont tombés sur un marché bondé de monde.
L'équipe envoyée sur place par la mission de l'ONU en Côte d'Ivoire (Onuci) « a pu observer que les forces armées du camp du président Laurent Gbagbo ont tiré au moins six projectiles sur le marché et ses environs », a déclaré Hamadoun Touré, le porte-parole de la mission onusienne. Une attaque à l'arme lourde qui a causé « la mort de 25 à 30 personnes » et fait « entre 40 et 60 blessés », a-t-il ajouté, alors que des témoins avaient dans un premier temps fait état d'au moins douze morts.

L'Onuci pourrait intervenir
« L'Onuci exprime son indignation devant de telles atrocités contre des civils innocents. Les auteurs de ces exactions [...] ne sauraient rester impunis », ajoute le porte-parole. Forte de ses 10 000 hommes, la mission onusienne « se réserve le droit de prendre des mesures appropriées pour prévenir, à l'avenir, de tels actes inacceptables, conformément à son mandat de protection des populations civiles », a précisé le porte-parole, sans plus de précision. Cela signifie-t-il que l'Onuci pourrait intervenir militairement ? N'est-ce pas là le piège de l'engrenage que lui tendent les FDS, dont le moral est miné par l'isolement diplomatique de leur chef et par de nombreuses défections en leur sein ?
Sur le terrain, la situation reste explosive et les combats menacent de se répandre à tous les quartiers d'Abidjan. Des tirs, notamment à l'arme lourde, ont été entendus jeudi dans le quartier d'Adjamé, qui abrite deux importants camps militaires sur la route du Plateau, quartier administratif où se trouve le palais présidentiel de M. Gbagbo. À la frontière de ces deux quartiers, une attaque a été repoussée au ministère de la Défense, a rapporté la Radio Télévision ivoirienne (RTI). Mais des combats ont également retenti dans le quartier résidentiel de Cocody, où se trouve le siège de la RTI.

Zuma réaffirme le soutien de l`UA à Ouattara

Le président sud-africain Jacob Zuma, membre du panel mandaté par l`Union africaine (UA) pour dénouer la crise en Côte d`Ivoire, a réaffirmé jeudi le soutien de l`UA et celui de son pays à Alassane Ouattara, reconnu président élu en novembre face au sortant Laurent Gbagbo.
Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l`UA "a reconu M. Alassane
Ouattara comme vainqueur de l`élection présidentielle dans la République de
Côte d`Ivoire" lors de sa dernière réunion du 10 mars, réaffirmant ses
décisions précédentes, a rappelé M. Zuma devant le Parlement sud-africain.
"L`Afrique du Sud soutient pleinement la position prise par l`Union
africaine le 10 mars, à savoir que M. Ouattara est reconu vainqueur, ce qui
est une réaffirmation de la position de la CEDEAO", la Communauté économique
des Etats d`Afrique de l`Ouest, a-t-il déclaré.
"Nous soutenons également les efforts de l`UA pour trouver une solution
pacifique à la crise actuelle", a-t-il ajouté.
Alassane Ouatara a été déclaré vainqueur de l`élection présidentielle du 28
novembre 2010 par la communauté internationale, mais le sortant Laurent
Gbagbo, qui a refusé de reconnaître sa défaite, garde le contrôle de
l`appareil de l`Etat et de l`armée.
Depuis le début de la crise, plus de 400 personnes ont été tuées selon
l`ONU, et les violences sont désormais quasi-quotidiennes dans le pays.

jeudi 17 mars 2011

FESCI, FDS pro-GBAGBO et miliciens, l'assurance-vie de GBAGBO !

«Mafia», «bandits», «casseurs»... La Fédération des étudiants et scolaires de Côte d'Ivoire (Fesci) est citée depuis plusieurs années, en ces termes peu flatteurs, par les rapports d'organisation de défense des droits de l'Homme. Ce syndicat étudiant, né au début des années 1990, est historiquement proche du Front populaire ivoirien (FPI), le parti d'opposition fondé par Laurent Gbagbo.

La Fesci, bras armé de Gbagbo

Aujourd'hui, la Fesci est accusée d'opérer comme une véritable milice, plus portée sur les règlements de compte politiques à la machette ou au gourdin que sur les négociations pacifiques au nom des étudiants.
Ses membres, les «fescistes», se sont illustrés par bien des faits d'armes, parmi lesquels le saccage des bureaux de la Ligue des droits de l'homme en mai 2007. C'est aujourd'hui l'une des forces paramilitaires en présence, opérant clairement pour le camp Gbagbo.
La Fesci, qui recrute à tour de bras dans les collèges et lycées depuis janvier 2011, offrirait depuis quelques mois aux jeunes un entraînement militaire. Elle ne s'en cache pas: des reporters de France 24 ont ainsi pu les filmer à la mi-janvier à Abidjan. Selon des sources proches des renseignements français, le syndicat opère en cheville avec les Forces de sécurité (FDS) loyales au président sortant.
Dans chaque quartier, ses militants sont accusés d'épier les moindres faits et gestes des partisans réels ou supposés d'Alassane Ouattara, et de donner l'alerte aux FDS par téléphone portable dès qu'un rassemblement de plus de dix personnes est observé.
Dans son dernier rapport publié le 26 janvier sur les violences en Côte d'Ivoire, l’ONG Human Rights Watch rapporte le témoignage d'une femme ayant assisté au meurtre d'un jeune par des membres de la Fesci, dans le quartier de Riviera II, à Abidjan.
«Dans l'après-midi du 16 décembre (…), un groupe d'une vingtaine de jeunes de la Fesci étaient rassemblés devant leurs logements universitaires. Alors qu'un jeune passait par là, les Fesci lui ont crié d'approcher, mais il avait manifestement peur et il s'est mis à courir. Les Fesci l'ont pourchassé et l'ont rattrapé au bout d'une trentaine de mètres, et se sont mis immédiatement à le rouer de coups, le frappant à coups de bâton et avec des pierres jusqu'à ce qu'il tombe (…). Un autre groupe de la Fesci est arrivé depuis leurs logements et l'un d'eux lui a tiré dans la jambe avec un pistolet.
Quelques minutes plus tard, un camion des Cecos [Centre de commandement des opérations de sécurité, rebaptisé «les escadrons de la mort» par certains Ivoiriens, ndlr] est arrivé sur les lieux. J'ai entendu le jeune de la Fesci qui disait: "C'était un manifestant, un rebelle". Entendant cela, un policier de la Cecos est descendu de son véhicule et il a tiré quatre fois sur le jeune à la tête avec un long fusil.»
L'actuel secrétaire général de la Fesci, Augustin Mian, 33 ans, nie tout en bloc:
«La Fesci n'est pas forcément pro-Gbagbo. On regroupe tous les élèves de Côte d'Ivoire, de tous les bords. Nous sommes contre la guerre. On ne va pas vers un affrontement, on n'a pas besoin de ça. Il faut une solution politique à cette crise post-électorale.»
Augustin Mian vient pour un rendez-vous au siège de son organisation, accompagné par un colosse aux gros bras. Le siège de la Fesci, situé au sommet d'une colline, derrière des immeubles de résidences universitaires, sur l'immense campus de l'université de Cocody, est surnommé le «Pentagone».
Ce n'est qu'un petit pavillon peint en rose, dont la porte s'ouvre sur un alignement de bureaux modestes. Dans le couloir, des photos sont accrochées au mur: les portraits des secrétaires généraux qui se sont succédés à la tête du syndicat étudiant. Des noms célèbres, parmi lesquels figurent les principaux protagonistes de la crise actuelle: Charles Blé Goudé, chef des Jeunes patriotes et ministre de la Jeunesse de Laurent Gbagbo, mais aussi Guillaume Soro, devenu chef de l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN), puis Premier ministre dans un gouvernement Gbagbo après les accords de paix de Ouagadougou en 2007. Aujourd'hui, Guillaume Soro est Premier ministre et ministre de la Défense d'Alassane Ouattara, un poste depuis lequel il mène l'offensive actuelle, dans l'ouest du pays et à Abidjan.
Augustin Mian dément prendre part à la guerre, de moins en moins larvée dans la capitale:
«Là où on devait s'affronter, c'est fini. La rébellion, par expérience, c'est un mauvais souvenir. Tout le monde en souffre. Quand la rébellion a commencé, il y a eu des tueries inutiles. A Bouaké, l'université n'existe plus depuis 2002. Tous les étudiants de Bouaké se sont déplacés massivement vers le sud.»
Dans la rhétorique du camp Gbagbo, on ne fait que se défendre contre une agression extérieure, au risque de se contredire sur la menace d'un conflit.
«Le fait que la France dise à Gbagbo qu'il faut quitter le pouvoir et que l'Union européenne enfonce le clou, ça veut dire que de l'autre côté Ouattara se sent très fort et se croit tout permis. L'autre camp ne va pas se laisser intimider. Quand la guerre va commencer, les 15.000 Français de Côte d'Ivoire vont prendre leur valise, comme en 2004. La guerre n'arrange rien. L'ONU va gâter la Côte d'Ivoire; vous allez tuer les trois-quarts de la population ivoirienne maintenant?»

Le syndicat nie sa proximité avec le pouvoir

Avant le scrutin, la Fesci bénéficiait des largesses du pouvoir. La présidence a donné de la peinture pour rafraîchir les bâtiments du campus, et de l'argent pour mobiliser la base, qui dépasse largement le campus de Cocody, la Fesci étant aussi implantée dans les collèges et lycées.
Le syndicat est accusé de prélever une commission sur les bourses versées aux étudiants, mais aussi sur les activités des petits commerçants de la cité universitaire. Les fescistes prélèveraient aussi les loyers de la cité U, se servant au passage.
Là encore, Augustin Mian nie tout rapport de proximité avec le pouvoir, même s'il est arrivé en héros, avec son habituelle veste vert kaki, au meeting organisé à la mi-janvier à Abidjan par Simone Gbagbo, l’épouse du président sortant.
«Laurent Gbagbo, on le rencontre si son emploi du temps le permet. Ce n'est pas notre ami, ni notre camarade. C'est une figure de proue emblématique. Un monsieur qui a commencé très tôt à mener le combat pour la libération de la Côte d'Ivoire, depuis Félix Houphouët-Boigny [premier dirigeant de la Côte d’Ivoire, il a régné de 1960 à 1993, ndlr].
Il a mené un combat politique pour une souveraineté totale. Il a été plusieurs fois prisonnier, il n'a jamais eu l'idée d'être un maquisard, un rebelle. Il a parlé, marché, parcouru tout le pays. Il connaît son pays. Il connaît le souci des populations, il n'a jamais outrepassé l'autorité du président Houphouët-Boigny.»
Un partisan approuve: «Ouattara, lui, il n'a même pas une case dans le nord!»

«Gbagbo n'est pas un dictateur»

Pour Augustin Mian, «Gbagbo n'est pas un dictateur». Et de rappeler qu'en Côte d'Ivoire, il y a une presse d'opposition et la liberté d'aller et venir:
«Les gens qui vivent enfermés à l'hôtel du Golfe [siège du gouvernement d’Alassane Ouattara, ndlr] ont peur à tort: Henri Konan Bédié [allié d'Alassane Ouattara au second tour de la présidentielle, ndlr] est le voisin de Gbagbo. S'il rentre chez lui, personne n'ira devant sa porte pour lui dire quoi que ce soit.»
Au fil de la discussion, le ton monte. Mais le discours est bien rôdé:
«Quand il y a eu la rébellion en Côte d'Ivoire, la communauté internationale n'a pas condamné. Personne n'a levé le petit doigt. Les Ivoiriens se sont battus. On ne va pas accepter que les gens viennent nous dicter leur loi! Quand le miel t'intéresse, il faut faire attention au vase! Ouattara a nommé Guillaume Soro au poste de Premier ministre et de ministre de la Défense. Cela veut dire que tout ce que les gens lui reprochaient, d'avoir financé et armé la rébellion nordiste en 2002, c'est vrai!»

mercredi 16 mars 2011

Le discours responsable et rassembleur du President ADO à la nation.

Ivoiriennes, Ivoiriens,
Mes cher (e) s compatriotes,
Cher (e)s ami(e)s de la Côte d’Ivoire,

Après la longue crise qui a gravement éprouvé les ivoiriens, notre pays connait à nouveau, depuis plus de trois mois, un regain de violence sans précédent.

Cette situation grave et intolérable est due à l’insistance du Président sortant, Monsieur Laurent GBAGBO, à vouloir se maintenir au pouvoir, en dépit du bon sens et du verdict des urnes.
A toutes les familles des victimes de cette barbarie, je veux renouveler, ce soir, mes condoléances les plus attristées, ainsi que tout mon soutien et la solidarité du Gouvernement.
Aux blessés, j’exprime ma profonde compassion et je souhaite un prompt rétablissement.

L’assassinat d’un seul ivoirien, l’arrestation et la détention arbitraire d’un seul de nos concitoyens, constitue un motif suffisant d’indignation et de révolte ; aucune conscience humaine ne peut accepter ces graves atteintes aux droits de l’homme et au droit à la vie.
De même, des actes irresponsables tels que le braquage de la Banque Centrale qui a conduit a la fermeture des banques, les coupures intempestives d’eau et d’électricité, font de la vie quotidienne des ivoiriens un véritable drame.

Au-delà d’une révolte légitime, ces crimes odieux et ces difficultés quotidiennes constituent un motif suffisant pour chacune et chacun de nous pour continuer le combat contre la violence et la recherche de la paix.

Il nous faut, en toute circonstance et plus particulièrement maintenant, opposer à l’usage aveugle de la violence, la force de la paix et de l’amour.
Pour la paix et par amour pour notre pays, il nous a fallu faire preuve de patience.

Cette patience n’a pas toujours été comprise de tous, mais elle était nécessaire.
Elle était nécessaire pour nous sortir durablement de cette crise; nécessaire pour une paix définitive.

Mes chers compatriotes,

C’est dans le cadre de cette recherche de sortie de crise pacifique, que le 5 mars dernier, le Président de la Commission de l'Union Africaine,  Monsieur Jean Ping, m'a transmis l'invitation du Groupe de Haut Niveau, composé de cinq Chefs d’Etat, représentant les cinq régions du continent, pour participer à une réunion à Addis Abeba, en vue de présenter les conclusions de ses travaux sur la crise postélectorale en Côte d'Ivoire.

Conformément à son mandat, le Groupe de Haut niveau a proposé un plan global de sortie de crise au Conseil de Paix et de Sécurité de l'Union Africaine qui l'a entériné.
Ces propositions s’articulent autour de cinq points :

La réaffirmation définitive de la victoire du candidat Alassane OUATTARA à l’élection présidentielle du 28 novembre 2010 ;

La formation d’un gouvernement d’union et de réconciliation nationale;

La poursuite des réformes prévues dans l’Accord Politique de Ouagadougou, notamment la réunification du pays et des forces armées et l’organisation des élections législatives ;

L’impulsion de mesures d’apaisement et de confiance dans le cadre d’une politique de réconciliation nationale ;
La mise en œuvre de mesures d’accompagnement, dont l’appui des Institutions africaines et de la Communauté Internationale pour le redressement et la reconstruction de la Côte d’Ivoire.

Cette solution politique d'ensemble constitue pour notre pays, une nouvelle et dernière opportunité de sortie de crise pacifique.
C’est pourquoi, j’accepte ces recommandations de l’Union Africaine, en vue d’abréger les souffrances du peuple ivoirien et de restaurer la paix et la réconciliation en Côte d’Ivoire.

Je voudrais donc en votre nom, remercier tous les Chefs d'Etat du Groupe de haut niveau et du Conseil de Paix et de Sécurité, pour leur engagement aux côtés de notre pays durant toute cette période. Je leur exprime ma gratitude pour leur détermination  à nous accompagner dans le processus de reconstruction de notre cher pays.

Je remercie tout particulièrement mon ainé, le Président Henri Konan BEDIE, Président de la Conférence des Présidents du RHDP, pour son soutien continu et ses conseils avisés.

Je m'engage à œuvrer pour la réconciliation de toutes les filles et tous les fils de notre cher pays.

A cet égard, conformément à mes engagements antérieurs et aux décisions du Conseil de Paix et de Sécurité, je formerai un gouvernement d'union et de réconciliation nationale qui regroupera toutes les compétences issues des forces politiques de notre pays, y compris le FPI, et la société civile afin de procéder au redressement de notre pays.

Il est impérieux que nous réapprenions à vivre ensemble dans la paix.
Dans cet esprit, j'encouragerai la concertation avec les leaders politiques pour entretenir un climat de confiance et de paix afin d'achever les réformes institutionnelles nécessaires à la consolidation de la démocratie.

La réconciliation devra également s'accompagner du pardon, de la fraternité et du respect mutuel, nécessaires à la cohésion de la Nation.
Cependant, pour tenir compte  de la mémoire des victimes et assurer leur indemnisation, une Commission Vérité et Réconciliation sera mise en place dans les meilleurs délais.
Cette cohésion nationale nous permettra de faire face aux défis auxquels notre pays est confronté dans tous les secteurs d’activités.

Mes chers Compatriotes,

Notre pays peut et doit repartir, pour autant que nous en ayons tous la volonté. C’est pourquoi, je demande à toutes les parties, au Président sortant, au Conseil Constitutionnel, à l’Armée et à l’Administration, d’accepter cette opportunité que nous donne l’Union Africaine pour sortir d’une crise qui n’a que trop duré.

Au Président Laurent Gbagbo, je voudrais dire qu’il est temps, dans l'intérêt supérieur de la Nation, qu’il accepte de se conformer à la volonté des ivoiriens et aux décisions de l’Union africaine, notre organisation continentale.

Je lui demande de saisir cette nouvelle initiative du panel de haut niveau de l’Union Africaine, après le vote des ivoiriens, après les appels de la société civile, des religieux, de la CEDEAO, de l’Union Européenne, des Etats-Unis, des Nations Unies et de tous nos partenaires au développement.

Il doit comprendre qu’il s’agit là, pour lui-même et pour ses proches de la dernière chance pour une sortie pacifique et honorable. Sa responsabilité est personnellement engagée.

Au Conseil Constitutionnel, je demande de respecter la volonté du peuple car aucune Institution n’est au dessus du peuple souverain.
Mesdames et Messieurs les membres du Conseil Constitutionnel, vous devez reconnaitre que vous avez commis une forfaiture en ne disant pas le droit.
Votre décision est un déni de justice. L’occasion vous est donnée de vous racheter et de participer à la réconciliation des ivoiriens que vous avez divisés.

Aux forces armées, je leur lance cet appel : Militaires, gendarmes, policiers, éléments des forces paramilitaires, que vous soyez officiers généraux, officiers supérieurs, officiers, sous officiers, militaires du rang: il n'est pas tard, mettez vous à la disposition de la patrie en appuyant la volonté du peuple.
Comme prévu dans l’Accord Politique de Ouagadougou, et en ma qualité de Chef Suprême des Armées, je procéderai à la fusion des Forces de Défense et de Sécurité et des Forces Armées des Forces Nouvelles sous un état major unifié, dirigé par un Chef d'Etat Major Général et d’un adjoint. Leur mission consistera à assurer la sécurité des personnes et des biens, sur toute l’étendue du territoire national.

Aux fonctionnaires et agents de l'Etat : je vous invite à être des agents de devoir, au service de la République.

Mes chers Compatriotes,
Chers frères, chères sœurs,

Le débat sur l'élection présidentielle est terminé. Il est temps à présent de bâtir ensemble notre pays ; et de réconcilier tous les ivoiriens.
Je m'y engage en tant que Président de la République.

Ivoiriennes, Ivoiriens, du Nord, du Sud, de l’Est, de l’Ouest, du Centre, frères et sœurs venus d’ailleurs et pour qui la Côte d’Ivoire est une terre d’hospitalité, je vous invite à taire vos ressentiments.

Ensemble, construisons la patrie de la vraie fraternité, celle qui va au-delà des liens de sang.

Mes chers Compatriotes,


En m’accordant massivement vos suffrages le 28 novembre 2010, vous avez fait de moi le Président de la République de Côte d’Ivoire ; mais au-delà, vous avez fait le choix pour une Côte d’Ivoire réunifiée et pacifique. Je veux incarner cette espérance.

Je ne suis donc pas le Président d’une partie des Ivoiriens contre une autre partie.
Je suis le Président de tous les Ivoiriens qui sont appelés à vivre ensemble dans une Côte d’Ivoire à nouveau fraternelle, et prospère.
Mon programme de gouvernement ne fait pas de différence entre les ivoiriens, entre les régions, entre les habitants de ce pays. Il prend en compte l’homme dans toute sa dimension.

Il nous faut bâtir une nation, construire un pays moderne et développé, en mettant les talents et les compétences de tous nos valeureux fils et filles, au service du développement de notre pays, au service du bien-être de l’ensemble de nos concitoyens.

C’est le sens de mon engagement politique. Un engagement qui tire sa source des valeurs de paix et d’humanisme prônées par le père de la Nation ivoirienne, le Président Félix Houphouët-Boigny, et que le président Bédié et moi-même nous sommes engagés à toujours respecter.

Mes chers compatriotes,

Votre volonté de changement qui s’est manifestée par cette alternance démocratique, ne sera pas déçue.
J’en fais à nouveau le serment. Faites-moi confiance.
J’en appelle donc à un sursaut ivoirien pour construire ensemble, dans la paix, l’amour et la fraternité, la Côte d’Ivoire nouvelle.

Vive la Côte d’Ivoire, unie et fraternelle.
Vive la République.

Côte d'Ivoire : Gbagbo perd le "soutien" de l'Afrique du Sud, le G8 augmente la pression

Alassane Ouattara et Jacob Zuma au Golf Hôtel à Abidjan, le 22 février 2011.
L’Afrique du Sud s’est officiellement rangée derrière la position de l’Union africaine, qui reconnaît Alassane Dramane Ouattara comme seul président légitime de Côte d’Ivoire. L’isolement diplomatique du président sortant Laurent Gbagbo s’en trouve encore augmenté.
Alors que les forces fidèles à Laurent Gbagbo sont sous pression sur le terrain, le président sortant vient d’enregistrer une déconvenue diplomatique. L’Afrique du Sud, qui s’était fait remarquer jusqu’à présent en observant une neutralité bienveillante sur la crise ivoirienne, a officiellement demandé le départ du pouvoir de Laurent Gbagbo.
« L’une des choses dites dans la déclaration de l’Union africaine est que Ouattara est le vainqueur légitime et Gbagbo devrait se retirer. L’Afrique du Sud soutient cela », a déclaré Clayson Monyela, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, selon l’agence de presse sud-africaine Sapa.
Alliance éphémère
La semaine dernière encore, le camp Gbagbo revendiquait qu’il disposait d’une alliance avec Pretoria, ainsi qu’avec six autres pays africains. Le président sud-africain Jacob Zuma faisait notamment partie des cinq chefs d’État du panel chargé par l’Union africaine (UA) de trouver une solution à la crise ivoirienne.
Dans ses conclusions, rendues le 10 mars à Addis-Abeba, le panel avait reconnu Alassane Dramane Ouattara comme le président légitime de Côte d’Ivoire et l’avait chargé de former un gouvernement d’union nationale.
Après avoir réclamé un nouveau décompte des voix et s’être montrée favorable à une solution négociée (notamment lors d’un précédent sommet sur la crise ivoirienne à Addis-Abeba mi-février), Pretoria rejoint donc la grande majorité de la communauté internationale, qui reconnaît l’élection d’Alassane Ouattara.
La récente dégradation de la situation à Abidjan et dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire, avec des affrontements entre les troupes favorables à Alassane Ouattara et les Forces de défense et de sécurité (FDS, pro-Gbagbo), a pu jouer sur l’évolution de la position sud-africaine. Le pays pourrait « entrer dans la spirale de la guerre civile », a estimé mardi Marius Fransman, l’adjoint de la ministre sud-africaine des Relations internationales, Maite Nkoana-Mashabane.
Pression du G8
De leur côté, les ministres des Affaires étrangères du G8, réunis à Paris lundi soir, ont renouvelé leur soutien à Alassane Ouattara et aux « conclusions du panel des chefs d'État de l'Union africaine ».
« Ceux qui font obstacle à une solution pacifique et a fortiori utilisent la force doivent savoir qu'ils s'exposent à de nouvelles sanctions », ont-il menacé.
Le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, avait estimé que les sanctions financières commençaient à produire leurs effets. « Les sanctions financières ça ne marche pas à quinze jours, ça marche à plusieurs mois et on voit bien aujourd'hui que Gbagbo est progressivement asphyxié », a-t-il déclaré dans une interview à la radio Europe 1.
Le camp du président ivoirien sortant Laurent Gbagbo persiste et signe malgré l’isolement. Alors que ses forces perdent du terrain à Abidjan, il a annoncé une réunion avec les généraux des FDS et la prise prochaine de « grandes décisions ».

mardi 15 mars 2011

KADHAFI et les chefs d'états africains

Le "roi des rois d'Afrique", en 2008 à Tripoli.
Le « Guide » s’était constitué sur le continent un réseau d’obligés grâce aux pétrodollars et à sa capacité de nuisance. Certains chefs d’État attendent sa chute avec impatience. D’autres la redoutent...
Tout le monde en convient. Si Mouammar Kaddafi tombe, la Libye va rabattre de ses ambitions en Afrique. Certes, pour le « Guide », le continent n’a été qu’un deuxième choix. Mais au tournant du siècle, après une série d’échecs chez ses « frères » arabes, il s’est tourné vers l’Afrique avec un argument de poids : ses pétrodollars. Sur l’année 2009, la Libyan African Investment Company (Laico) a investi quelque 480 millions de dollars (environ 350 millions d’euros) dans une douzaine de pays subsahariens, essentiellement dans l’hôtellerie et la téléphonie mobile.
Mais outre ces largesses en espèces sonnantes et trébuchantes, Kaddafi, tel un parrain, s’est aussi constitué sur le continent un réseau mafieux d’obligés tenu par l’argent et la crainte. Le chef de clan est proche de la sortie, mais son ombre plane encore. « On tremble, car un lion blessé est encore plus dangereux. Il suffit que Kaddafi donne 1 million de dollars à un opposant pour déstabiliser un pays. Cela explique la vassalisation, les assauts d’amabilité de certains chefs d’État subsahariens et leur silence aujourd’hui », résume un ministre ouest-africain des Affaires étrangères, qui supplie de ne pas être cité. Que va-t-il rester de ce réseau d’allégeance après le départ de Kaddafi ?
Fragilisés
Idriss Déby Itno. Au Tchad, Kaddafi est un bon investisseur – 90 millions de dollars dans une société de télécoms –, mais surtout un précieux allié du président. En février 2008, au plus fort de la bataille de N’Djamena, deux gros-porteurs libyens ont livré armes et munitions à son armée. Certes, le régime de Déby a d’autres alliés, comme la France. Mais dans la sous-région, la chute éventuelle de Kaddafi va le laisser en tête à tête avec le Soudan. Aujourd’hui, tout va bien entre N’Djamena et Khartoum. Mais demain ?
Amadou Toumani Touré. Pour le chef d’État malien aussi, Tripoli est un généreux donateur : 180 millions de dollars dans la riziculture, 120 millions dans la construction d’une cité administrative, reprise de trois hôtels de luxe à Bamako, désensablement du grand canal de Tombouctou… Si la Libye de demain se désengage, beaucoup de Maliens seront affectés, et, par contrecoup, Amadou Toumani Touré (ATT) aussi. Cela dit, le président malien pourra se consoler en se disant que les rebelles touaregs n’auront plus de parrain. Un coup Kaddafi les soutient, un coup il finance leur réinsertion dans le civil (40 millions de dollars pour ceux de Kidal, 10 millions pour ceux de Tombouctou). « Si ATT a déroulé le tapis rouge à Kaddafi, c’est parce que la Libye finance les Touaregs », lâche un diplomate ouest-africain.
Boni Yayi. Ces trois dernières années, le président béninois a souvent fait le voyage à Tripoli. Dernier en date : début janvier, deux mois avant la présidentielle. En juin 2008, lors d’un sommet de la Communauté des États sahélo-sahariens (Cen-Sad) à Cotonou, la Libye a multiplié les annonces : villas présidentielles, réfection de routes, reprise de l’hôtel Croix du Sud… « Bon nombre de promesses n’ont pas été tenues », nuance un responsable béninois. Certes, les Libyens investissent moins au Bénin qu’au Mali, au Burkina Faso, en Ouganda, en Zambie ou même au Togo. Mais les liens personnels sont forts. Patron du magazine Continental et de l’agence Voodoo Communication, le Béninois Arnauld Houndété est bien introduit à Tripoli et représente Laico (hôtels de luxe, etc.) dans plusieurs pays africains.
Soulagés
Blaise Compaoré. Pendant vingt ans, il fut le partenaire stratégique du « Guide » en Afrique de l’Ouest (Liberia, Sierra Leone…). Mais en mai 2008, le président burkinabè s’est rendu à Jérusalem pour le 60e anniversaire de la naissance d’Israël. Depuis, Kaddafi ne décolère pas. En janvier dernier, lors d’une visite à Tripoli, le président guinéen Alpha Condé a plaidé la cause de son ami Blaise… En vain. Pourquoi cette visite en Israël, au risque de fâcher le « Guide » ? « Au temps de l’embargo, le Burkina Faso servait de porte de sortie pour la Libye. Mais ensuite, Kaddafi n’a pas tenu ses promesses en termes d’investissements. Alors Blaise a pris ses distances », confie un ministre ouest-africain. « 2008, c’est aussi l’époque où Blaise a voulu se rapprocher des Américains, explique un autre diplomate. Israël a servi de courtier. Et ça a marché. Le Burkina Faso en a reçu une aide de 200 milliards de F CFA [environ 300 millions d’euros, NDLR] au nom du Millenium Challenge. » Reste que le quartier de Ouaga 2000, dans la capitale burkinabè, est l’une des terres d’élection de Laico. Et le Burkina Faso reste membre de la Cen-Sad. Depuis la dernière élection présidentielle de Côte d’Ivoire, le Libyen et le Burkinabè sont d’accord pour soutenir Alassane Ouattara.
Jean Ping et les anglophones. Un jour où le président de la Commission de l’Union africaine (UA) lui résistait, Kaddafi lui dit : « Je vais te broyer. » « Vous n’allez quand même pas perdre votre temps à broyer un cadavre », lui répondit le diplomate gabonais. Et le Libyen de partir dans un grand éclat de rire… Si Kaddafi est chassé du pouvoir, beaucoup d’habitués des sommets de l’UA pousseront un gros « ouf » de soulagement. Fini les séances interminables et les nuits blanches consacrées aux improbables États-Unis d’Afrique… Fini la mauvaise plaisanterie des « sept rois » que Kaddafi a voulu imposer à l’UA – avec statut d’observateur ! « Si l’un de ces chefs traditionnels est ougandais, attention à lui à son retour à Kampala ! » a lâché une fois Yoweri Museveni. Ces derniers temps, les présidents du Nigeria et d’Afrique du Sud ne supportaient plus les foucades du « Guide ».
Satisfait
Omar el-Béchir. Il ne s’en cache pas. Pour le président soudanais, la chute de Kaddafi sera une bonne nouvelle. Elle affaiblira les rebelles du Darfour. El-Béchir est persuadé qu’en mai 2008 le Mouvement pour la justice et l’égalité (JEM) n’aurait pas pu atteindre les faubourgs de Khartoum sans le concours de la Libye.

Voici le rapport du groupe des Experts qui fonde les décisions du Panel

. INTRODUCTION

1. Le présent rapport rend compte des activités entreprises par le Groupe de haut niveau de l`Union africaine (UA) pour le règlement de la crise en Côte d`Ivoire, depuis sa création en janvier 2011. Le rapport se conclut par des observations et recommandations sur une solution politique d`ensemble à la crise.

II. MANDAT DU GROUPE DE HAUT NIVEAU POUR LE REGLEMENT DE LA CRISE EN COTE D`IVOIRE

2. Le Conseil se souviendra que, lors de sa 259ème réunion tenue au niveau des chefs d`Etat et de Gouvernement, à Addis-Abeba, le 28 janvier 2011, il a examiné la situation en Côte d`Ivoire. Dans le communiqué adopté à l`issue de ses délibérations, le Conseil a réaffirmé ses décisions antérieures sur la situation en Côte d`Ivoire, en particulier le communiqué de presse publié à l`issue de sa 251ème réunion tenue le 4 décembre 2010 et le communiqué de sa 252ème réunion tenue le 9 décembre 2010, ainsi que les communiqués de la Conférence des chefs d`Etat et de Gouvernement de la Communauté économique des Etats de l`Afrique de l`Ouest (CEDEAO) des 7 et 24 décembre 2010, respectivement, reconnaissant M. Alassane Dramane Ouattara comme Président élu à l`issue du scrutin présidentiel du 28 novembre 2010, sur la base des résultats certifiés par le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies, conformément à la résolution 1765 du 16 juillet 2007 et aux différents Accords signés par les parties ivoiriennes et entérinés par la CEDEAO, l`UA et les Nations unies,
3. Après avoir exprimé sa profonde préoccupation face à la grave crise politique qui prévaut en Côte d`Ivoire, depuis la proclamation des résultats du second tour de l`élection présidentielle, le Conseil a réaffirmé la nécessité d`une solution pacifique rapide qui permette de préserver la démocratie et la paix, à travers le respect de la volonté du peuple ivoirien telle qu`elle a été exprimée le 28 novembre 2010, et favorise une réconciliation durable entre tous les Ivoiriens, à travers le dialogue. A cet égard, le Conseil a décidé de mettre en place, sous l`autorité de l`Union africaine, un Groupe de haut niveau pour le règlement de la crise, dans des conditions qui préservent la démocratie et la paix, Le Conseil a décidé que le Groupe opérerait comme suit:
a) le Groupe sera assisté par une équipe d`experts et travaillera, en tant que de besoin, en étroite coopération avec les partenaires de l`UA, notamment les Nations unies;
b) le Groupe est mandaté pour évaluer la situation et formuler, sur la base des décisions pertinentes de l`UA et la CEDEAO, une solution politique de d`ensemble;
c) le Groupe conclura son travail dans un délai qui ne dépassera pas un mois, et ses conclusions, telles qu`elles seront entérinées par le CPS, seront contraignantes pour toutes les parties ivoiriennes avec lesquelles elles auront été négociées (Annexe 1).
4. Dans le communiqué du Conseil, il a été indiqué que la composition du Groupe de haut niveau serait finalisée après consultations appropriées au cours de la 16ème session ordinaire de la Conférence de l`Union, prévue à Addis Abeba, les 30 et 31 janvier 2011. Conséquemment, et à l`issue de consultations, il a été convenu que le Groupe de haut niveau comprendrait les chefs d`Etat des pays suivants: Mauritanie, qui assurera la présidence du Groupe, Afrique du Sud, Burkina Faso, Tanzanie et Tchad, ainsi que les Présidents des Commissions de l`Union africaine et de la CEDEAO.

III. ACTIVITES DU GROUPE
DE HAUT NIVEAU

A. Réunion inaugurale du Groupe de haut niveau
5. Le Groupe de haut niveau a tenu sa réunion inaugurale à Addis Abéba le 31 janvier 2011, sous la présidence de S.E.M. Mohamed Ould Abdel Aziz, Président de la République islamique de Mauritanie, aux fins de convenir de son programme de travail. Le Groupe a décidé de constituer, dans un délai de trois jours, l`Equipe d`experts prévue par le communiqué du CPS. Il est également convenu que: (i) l`Equipe se réunirait immédiatement après à Addis Abéba pour entamer le travail préparatoire, avant d`effectuer une visite en Côte d`Ivoire dans le même objectif; (ii) l`Equipe d`experts soumettrait les résultats de ses travaux aux membres du Groupe de haut niveau lors d`une réunion qui se tiendra à Nouakchott; et que (iii) le Groupe se rendrait, par la suite, en Côte d`Ivoire pour y rencontrer les parties et leur soumettre des propositions de sortie de crise. Dans l`intervalle, le Groupe a réitéré l`appel de l`UA à toutes les parties ivoiriennes pour qu`elles fassent preuve de la plus grande retenue, œuvrent à l`apaisement et lui apportent leur entière coopération pour faciliter le règlement rapide de la crise que connaît leur pays (Annexe Il).
6. Dans le prolongement du communiqué de la réunion inaugurale du Groupe de haut niveau, l`Equipe d`experts a été constituée comme suit:
- Amb. Ramtane LAMAMRA (Commission de l`UA);
- Dr. Abdel Fatau MUSAH (Commission de la CEDEAO) ;
- Dr. Siyabonga CWELE (Afrique du Sud) ;
- Dr. Vincent ZAKANE (Burkina Faso);
- Prof. Cheikh Saad Bouh KAMARA (Mauritanie) ;
- Amb. David KAPYA (Tanzanie);
- et Amb. Cherif Mahamat ZENE (Tchad).

B. Activités de l`Equipe d`experts

7. L`Equipe d`experts a tenu sa première réunion à Addis Abéba; le 5 février 2011, sous la présidence du Commissaire à la Paix et à la Sécurité de l`UA, l`Ambassadeur Ramtane Lamamra, qui a assuré la coordination de l`Equipe d`experts. Cette réunion a été l`occasion d`un échange approfondi sur la situation en Côte d`Ivoire et les différents aspects de la crise que connaît ce pays.
8. A l`issue de cette réunion, l`Equipe d`experts a publié le communiqué ci-joint (Annexe III). Dans ce communiqué, l`Equipe a indiqué qu`elle entreprendrait la visite envisagée à Abidjan du 6 au 10 février 2011, pour des consultations avec les parties prenantes, afin d`élaborer le rapport à soumettre au Groupe de haut niveau lors de sa réunion prévue à Nouakchott. L`Equipe d`experts a saisi l`occasion de sa réunion pour réitérer l`appel lancé par le Groupe de haut niveau à toutes les parties ivoiriennes pour qu`elles fassent preuve de la plus grande retenue, s`abstiennent de toute action pouvant compliquer davantage la situation et apportent leur entière coopération aux efforts visant à résoudre rapidement la crise.

(a) Visite de l`Equipe d`experts à Abidjan
9. L`Equipe d`experts est arrivée à Abidjan le 6 février 2011, où elle est restée jusqu`au 10 février. Au cours de son séjour, l`Equipe a rencontré les différentes parties prenantes ivoiriennes, ainsi que d`autres acteurs, y compris des représentants de la société civile, du secteur privé, des autorités religieuses, des chefferies traditionnelles, de la communauté diplomatique à Abidjan et de l`Opération des Nations unies en Côte d`Ivoire (ONUCI). Les discussions avec les différentes parties prenantes ivoiriennes et autres parties concernées ont porté sur tous les aspects de la crise, en particulier: le contexte pré-électoral et l`évaluation d`ensemble du processus de paix; l`élection; l`environnement sécuritaire pendant la période postélectorale; la situation humanitaire et socio-économique; les campagnes médiatiques; le blocus de l`Hôtel du Golf; et les propositions de sortie de crise (Annexe IV).
10. Les positions des parties telles qu`exprimées lors de la visite de l`Equipe d`experts peuvent être résumées comme suit:
(I) Contexte pré-électoral et évaluation d`ensemble du processus de paix
11. Les deux camps font des évaluations opposées du contexte pré-électoral et, d`une façon plus générale, du processus de paix. Pour le Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), le processus de sortie de crise engagé par les différents accords a connu des avancées significatives, permettant ainsi de créer des conditions favorables au bon déroulement de l`élection. Pour La Majorité présidentielle (LMP), en revanche, les conditions d`une élection démocratique n`étaient pas réunies, en raison, notamment, de l`inachèvement du désarmement et de la non-réunification du pays.

(II) Election
12. Tous les acteurs concernés reconnaissent que le premier tour du scrutin s`est déroulé dans des conditions satisfaisantes. Le déroulement du second tour de l`élection présidentielle fait cependant l`objet de lectures diamétralement opposées.
13. Sur le déroulement du vote le 28 novembre: Pour la LMP, le déroulement du second tour dans les zones Centre - Nord - Ouest (CNO) relève de la simple mascarade, eu égard aux nombreuses irrégularités qui l`ont entaché, notamment les empêchements de vote, la violence contre les représentants LMP, les bourrages d`urnes et les manipulations des résultats. Le RHDP, pour sa part, s`inscrit en faux contre ces affirmations, et souligne que le scrutin s`est déroulé dans de bonnes conditions, malgré les incidents enregistrés dans certaines zones, y compris celles sous contrôle du camp de M. Laurent Gbagbo. Quant aux autres acteurs, en particulier l`ONUCI, la plupart des organisations de la société civile nationale et le corps diplomatique accrédité en Côte d`Ivoire, ils reconnaissent tous que le second tour de l`élection présidentielle s`est déroulé dans des conditions satisfaisantes, malgré quelques insuffisances.
14. Sur la proclamation des résultats: La LMP affirme que la CEl n`a pu proclamer les résultats dans le délai de 3 jours prévu par le Code électoral et que, de ce fait, elle était forclose; elle estime que la proclamation a été faite hors cadre et hors norme. D`ailleurs, selon les représentants de la LMP, ces résultats n`ont été ni consolidés, ni validés par la CEl. En conséquence, ils sont nuls et de nul effet, car n`ayant aucun caractère officiel. Le RHDP indique que la CEl a travaillé dans des conditions très difficiles, eu égard au couvre feu, aux entraves à la publication des résultats par les partisans de M. Gbagbo au sein de la CEl et à la présence obstructive des Forces de défense et de sécurité (FOS) au sein des locaux de la CEL Il précise que le Gode électoral ne donne pas de délai pour la proclamation des résultats, mais un délai pour la transmission des procès verbaux au Conseil constitutionnel. Aussi considèrent-ils que le Conseil constitutionnel n`avait pas de base légale pour déclarer la CEl forclose.
15. Sur la proclamation des résultats définitifs par le Conseil constitutionnel: Le Conseil constitutionnel a affirmé qu`il a agi dans le cadre de la légalité. D`après lui, la CEl n`ayant pas transmis les résultats provisoires dans le délai de trois jours prescrit par l`article 59 du Code électoral, il lui revenait de prendre les choses en main, suivant l`interprétation que le Conseil constitutionnel fait de cet article. Il a, en outre, expliqué l`annulation du vote dans certains départements du Nord par l`existence d`un précédent tiré de l`élection présidentielle de 1995. Il a justifié l`annulation du scrutin dans un département n`ayant pas fait l`objet de requête de la part du candidat Gbagbo par son pouvoir d`auto-saisine.
16. Le Président de la CEl a souligné que les chiffres sur lesquels le Président du Conseil constitutionnel a fondé la proclamation des résultats sont les mêmes que ceux annoncés par la CEl, ce qui est la preuve que les chiffres qu`il a annoncés sont authentiques. Pour lui, le Président du Conseil constitutionnel a simplement procédé à un "redressement", après avoir annulé les votes dans 7 centres de coordination représentant 13 départements et non 7 comme annoncé. Il n`a fait qu`inverser les résultats provisoires proclamés par la CEl au profit de M. Gbagbo. Dans sa certification, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies a indiqué que.la décision du Conseil constitutionnel ne correspondait pas aux faits.
17. Sur la certification: Pour la LMP, la certification du second tour de l`élection est illégale, parce que le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies a agi en violation de son mandat et de la Constitution ivoirienne. Le RHDP, pour sa part, affirme que la certification résulte des Accords de sortie de crise conclus par les parties ivoiriennes, notamment l`Accord de Pretoria de juin 2005, ainsi que de la résolution 1765(2007), incorporés dans le droit national ivoirien. L`ONUCI, quant à elle, rappelle que les parties ivoiriennes elles-mêmes sont à l`origine du mandat de certification des Nations unies à travers les deux Accords de Pretoria. Elle souligne qu`elle a suivi un processus de certification uniforme pour les deux tours et que M. Gbagbo a choisi de l`accepter pour le 1er tour, dont il est sorti vainqueur, et non pour le 2éme tour qu`il a perdu.

(III) Environnement sécuritaire de la période postélectorale

18. Depuis la fin du second tour, la situation sur le terrain a connu une dégradation préoccupante, avec la multiplication des actes de violence, y compris contre la population civile, et les actes d`obstruction croissants auxquels est confrontée l`ONUCI. L`ONUCI a fait état de nombreuses personnes tuées, de plusieurs personnes illégalement arrêtées et détenues, de cas de disparitions et de viol dans les zones contrôlées les Forces de Défense et de Sécurité, ainsi que d`allégations sur l`existence de charniers. Elle a estimé que l`essentiel des violences contre les populations est intervenu dans les zones contrôlées par les FDS, tout en relevant l`existence d`actes de violence dans les zones sous contrôle des Forces armées des Forces nouvelles (FAFN), notamment à l`Ouest. Le RHDP attribue ces actes aux partisans de M. Gbagbo, tandis que ceux-ci estiment que les violations des droits de l`homme sont plutôt commises dans les zones CNO.

(IV) Situation humanitaire et socio-économique
19. Du fait de l`insécurité et de la tension ambiante, la situation humanitaire a connu une dégradation marquée notamment par un flux de réfugiés ivoiriens vers le Liberia et la Guinée, le déplacement forcé de milliers de personnes à l`intérieur de la Côte d`Ivoire et la fuite de populations étrangères. La situation économique, déjà difficile, s`est très sérieusement détériorée, et l`existence de deux Gouvernements a considérablement compliqué la tâche du secteur privé qui souligne l`aggravation de la situation du fait des sanctions imposées à la Côte d`Ivoire.

(V) Campagnes médiatiques
20. Plusieurs ONG rencontrées ont dénoncé ce qu`elles ont qualifié de message de haine propagés par la Radio diffusion Télévision Ivoirienne (RTl). Pour leur part, les partisans de la LMP dénoncent les entraves mises par les FN à la diffusion des médias d`Etat dans les zones CNO, ainsi que les unités de radio télévision créés illégalement par les FN.

(VI) Blocus de l`Hôtel du Golf
21. Le RHDP appelle à la levée immédiate du blocus de l`Hôtel du Golf, conformément à l`appel du Conseil. La LMP s`oppose à cette levée, considérant que des éléments lourdement armés des FN ont investi l`Hôtel du Golf. Le Commandant de la Force de l`ONUCI indique qu`il ya entre 100 et 200 éléments lourdement armés des FAFN dans l`enceinte de l`hôtel.

(VII) Propositions de sortie de crise
22. Pour le RHDP, M. Ouattara a gagné l`élection présidentielle et donc est le Président légitime de Côte d`Ivoire. Par conséquent, la solution réside dans l`acceptation des résultats de l`élection par M. Gbagbo. Pour la LMP, qui a souligné la nécessité de recompter les voix, M. Gbagbo a gagné l`élection présidentielle et est, en conséquence, le Président légitime de Côte d`Ivoire. La communauté internationale doit, par conséquent, reconnaître ce fait et lever toutes les mesures prises contre des personnalités et des entités ivoiriennes. D`autres parties prenantes ivoiriennes proposent, notamment, un compromis entre les acteurs concernés, le respect des résultats proclamés par la CEl, une sortie honorable pour M. Gbagbo, la création d`un Haut Conseil de la République, le désarmement des ex-rebelles, la restructuration de la CEl et du Conseil constitutionnel, ainsi que la création d`une Commission indépendante "Vérité, Justice et Réconciliation».

c. Activités subséquentes du Groupe de haut niveau
a) Deuxième réunion du Groupe de haut niveau et visite à Abidjan
23. Le Groupe de haut niveau a tenu sa deuxième réunion à Nouakchott, le 20 février 2011. Tous les membres du Groupe ont participé à cette réunion, au cours de laquelle le Groupe a examiné le rapport de l`Equipe d`experts qui avait entrepris une mission à Abidjan du 6 au 10 février 2011. Dans le prolongement de cette réunion, le Groupe a effectué une visite à Abidjan du 21 au 22 février 2011. En raison de la dégradation de la situation sécuritaire en Côte d`Ivoire et des menaces proférées à l`encontre d`un membre du Groupe de haut niveau, le Président Blaise Compaoré, celui-ci n`a pu se rendre à Abidjan. Lors de son séjour à Abidjan, le Groupe a rencontré tes parties ivoiriennes représentées au plus haut niveau, ainsi que le Président et les membres du Conseil constitutionnel et le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies, Chef de l`ONUCI.

(I) Rencontres avec
MM. Gbagbo et Ouattara
24. Au cours de la réunion avec M. Gbagbo, ce dernier a articulé dans les détails sa position telle qu`elle avait été exprimée lors de la rencontre avec l`Equipe d`experts. En substance, il a souligné que les conditions qui ont prévalu lors du deuxième tour n`ont pas permis le déroulement du scrutin dans la transparence. Il a soutenu que la CEl n`était pas parvenue à un consensus sur la marche à suivre et que les résultats provisoires proclamés par son Président l`avaient été en dehors des normes qui gouvernent le fonctionnement de cette institution. Il a contesté la certification telle qu`opérée par le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies, y voyant une atteinte à la souveraineté de son pays et une remise en cause des prérogatives du Conseil constitutionnel, seule institution investie du pouvoir de proclamer les résultats définitifs du scrutin et dont les décisions ne peuvent faire l`objet de recours.
25. Pour sa part, M. Ouattara, accompagné de son Premier Ministre, Guillaume Soro, a rappelé tous les efforts entrepris pour la tenue du scrutin présidentiel en vue de sortir la Côte d`Ivoire de la crise qu`elle connaît. Il a souligné que, de l`avis même du camp de M. Gbagbo, toutes les conditions étaient réunies pour la tenue du scrutin, ainsi qu`en témoignent la signature par le Président de la République du décret convoquant le corps électoral et l`acceptation de la liste électorale définitive. En fait, a-t-il ajouté, M. Gbagbo n`a commencé à changer d`avis qu`à partir du moment où il a pris connaissance des premières tendances des résultats du second tour. Il a rappelé que les Préfets et responsables des éléments des FDSCI déployés au Nord ont confirmé que les conditions sécuritaires, le jour du scrutin, étaient convenables. Au reste, l`ONUCI, qui a quadrillé l`ensemble du territoire ivoirien le jour du scrutin, a relevé que l`écrasante majorité des incidents répertoriés sont intervenus dans la partie contrôlée par M. Gbagbo. Le Conseil constitutionnel, qui n`a pas le pouvoir d`annuler partiellement le scrutin, a pris une décision politique et non juridique. Les arguments mis en avant par cette institution sont fallacieux. Le Conseil constitutionnel n`a fait que reprendre les mêmes chiffres que ceux de la CEl, et annuler les résultats dans plusieurs départements du nord de façon à inverser les résultats définitifs de l`élection.

(II) Rencontre avec le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies
26. Lors de la rencontre avec le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies, chef de l`ONUCI, ce dernier est revenu dans le détail sur la question de la certification telle qu`elle ressort de la résolution 1765 (2007) du 16 juillet 2007 du Conseil de sécurité des Nations unies. Il a, à cet égard, souligné que les parties ivoiriennes, elles-mêmes, y compris M: Gbagbo, sont à l`origine du mandat de certification des Nations unies à travers les deux Accords de Pretoria qu`elles ont signés, respectivement, le 6 avril et le 29 juin 2005. Et c`est en consultation avec toutes les parties ivoiriennes, ainsi qu`avec les autres acteurs concernés, y compris le Conseil de sécurité des Nations unies et le Facilitateur, qu`il a développé le cadre, les critères et les différentes étapes de la certification. Il a indiqué que c`est sur la base de ces éléments qu`il a procédé, le 12 novembre 2010, à la certification du premier tour de l`élection présidentielle tenu le 31 octobre 2010, à la satisfaction de tous, y compris le candidat Gbagbo, arrivé en tête de ce premier tour. S`agissant du second tour, le Représentant spécial a souligné qu`il reconduit le même dispositif pour l`observation et la certification, notamment l`analyse des tendances à la fermeture des bureaux de votes et celle de l`ensemble des 20.073 procès verbaux des 9 régions de Côte d`Ivoire. Sur cette base, il était clair, dès le 30 novembre, que M. Ouattara avait gagné l`élection avec un écart de 8%. Pour le Représentant spécial, il ne fait aucun que les résultats proclamés, le 2 décembre 2010, par la CEl reflètent le vote des Ivoiriens, malgré les différents incidents répertoriés sur l`ensemble du territoire, lesquels ne sont pas de .nature à entacher la sincérité du scrutin et en à modifier le résultat. S`agissant des incidents enregistrés le jour du scrutin, le Représentant spécial a souligné qu`ils sont à 90% intervenus dans les zones favorables au Président sortant, qui sont les seules où il y a eu des pertes en vies humaines.
27. Il a conclu en affirmant que, sur la base de sa propre analyse indépendante, objective et approfondie des 20.073 procès verbaux des bureaux de vote qu`il a reçus en même temps que la CEl, le Conseil constitutionnel, le Facilitateur et les candidats, la certification qu`il a prononcée le 3 décembre reflète bien le vote du peuple ivoirien. Pour le Représentant spécial, les résultats définitifs proclamés, le 3 décembre 2010, par le Conseil constitutionnel ne correspondent pas aux faits. Il a souligné que, dans sa compilation des résultats, il a pris en compte l`ensemble des réclamations du candidat Gbagbo. Le Conseil constitutionnel est allé au-delà de ces réclamations pour annuler des résultats dans des départements qui n`avaient fait l`objet d`aucune contestation de la part de M. Gbagbo.
28. A la question de savoir quels résultats a-t-il exactement certifiés, le Représentant spécial a précisé qu`il n`a certifié ni ceux de la CEl, ni ceux du Conseil constitutionnel, mais plutôt le vote des Ivoiriens, sur la base des mêmes procès verbaux que la CEl et le Conseil constitutionnel. Par conséquent, ce n`est que pure coïncidence si les résultats auxquels il est parvenu sont les mêmes que ceux de la CEl.
29. S`agissant des procès verbaux non signés par les représentants du candidat Gbagbo, il a indiqué qu`ils ne représentent que 10% de l`ensemble des procès verbaux, soit environ 2 000 sur 20073, correspondant à 60.000 voix. Encore que, a-t-il tenu à préciser, d`après le Code électoral ivoirien, seules les signatures du Président et des assesseurs des bureaux de vote sont obligatoires sur les procès verbaux. Il a réaffirmé que, sur la base des rapports des observateurs déployés par les Nations unies et de toutes les informations reçues d`autres sources et recoupées, les violences dont a excipé le Conseil constitutionnel pour annuler près de 570.000 votes dans le Nord du pays ont été plutôt observées dans la zone contrôlée par le camp de M. Gbagbo.

(IV) Rencontre avec le Président et les membres du Conseil constitutionnel de Côte d`Ivoire
30. Dans son exposé liminaire au Groupe de haut niveau, le Président du Conseil constitutionnel, accompagné de l`ensemble des membres de cette institution, a affirmé que sa juridiction, qui est le juge des élections, a agi dans le cadre de la légalité. D`après lui, la CEl n`ayant pas transmis les résultats provisoires dans le délai de trois jours qui lui est imparti, selon son interprétation de l`article 59 du Code électoral, il revenait au Conseil constitutionnel de prendre les choses en main. Il a indiqué avoir été en contact constant avec le Président de la CEl pour examiner avec celui-ci la marche à suivre à la suite de l`incapacité de la Commission à s`entendre sur les cinq régions objet de divergences, ainsi qu`avec le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies. La CEl, a-t-il ajouté, avait la possibilité de solliciter une extension de 48 heures du délai à elle imparti. Mais à sa grande surprise, et alors qu`il attendait un coup de fil de M. Bakayoko, il a vu ce dernier annoncer les résultats à partir de l`hôtel du Golf. Dés lors, il n`avait d`autre choix que d`user de la procédure d`auto-saisine et de déclarer nuls et de nul effet les résultats proclamés par la CEI. Ainsi, a-t-il conclu, le 3 décembre, sur la base des 20.073 procès verbaux, des rapports sur le déroulement du scrutin et des réclamations formulées par le candidat Laurent Gbagbo, le Conseil constitutionnel a proclamé. Les résultats définitifs de l`élection présidentielle du 28 novembre 2010, donnant la victoire à ce dernier, qui a prêté serment le 4 décembre.
31. Le Groupe de haut niveau a estimé crucial d`interagir de manière soutenue avec le Conseil constitutionnel, en tant qu`organe ayant le dernier mot sur les questions électorales. Aussi le Groupe a-t-il sollicité nombre de clarifications. Il a commencé par demander quelle est la nature juridique des résultats proclamés par la CEI. En réponse, le Président du Conseil constitutionnel a indiqué que ces résultats ne sont que provisoires et doivent être confirmés par le Conseil constitutionnel, qui est seul habilité à prononcer les résultats définitifs et à désigner le vainqueur de l`élection.
32. A la question de savoir pourquoi le Conseil constitutionnel a procédé seulement à une annulation partielle du scrutin portant sur près de 13,10% des suffrages exprimés, alors que l`article 64, qui s`applique en l`espèce, prévoit l`annulation de l`ensemble du vote et la tenue d`une nouvelle élection, le Président du Conseil constitutionnel a répondu qu`il existe un précédent d`annulation partielle tiré de l`élection présidentielle de 1995. Il a justifié la décision du Conseil constitutionnel d`annuler le vote dans des départements qui n`avaient pas fait l`objet de contestation de la part du candidat Gbagbo par le pouvoir du Conseil constitutionnel, une fois des réclamations introduites, de statuer sur tous les cas éventuels d`irrégularités par une procédure d`auto-saisine. Sur l`organisation de nouvelles élections telle que prescrite par l`article 64, il a répondu que les irrégularités n`ayant porté que sur 13,10%, il n`était pas nécessaire d`envisager une telle perspective. Un nouveau scrutin serait, selon lui, organisé si les irrégularités concernaient 30 à 40% des votes. Sur cette question, un membre du Groupe lui a fait remarquer que pourtant l`annulation de 13,10 des voix par le Conseil constitutionnel a eu l`impact décisif de changer complètement le résultat du scrutin
33. Le Président du Conseil constitutionnel, en réponse à une question du Groupe sur la nature des violences et autres incidents qui l`ont conduit à annuler le vote dans des départements du Nord ivoirien, a indiqué avoir reçu des témoignages de viol et autres exactions contre des femmes soutenant La Majorité présidentielle. Un membre du Groupe lui a demandé comment des cas de viol peuvent intervenir dans un lieu public aussi fréquenté qu`un bureau de vote le jour du scrutin. Revenant sur les annulations de vote, le Groupe a demandé au Président du Conseil constitutionnel qui aurait été le vainqueur de l`élection si le vote n`avait pas été annulé dans sept départements du Nord. Sur ces deux questions, le Groupe n`a pas reçu de réponse formelle. Le Groupe a également demandé au Conseil constitutionnel de lire le contenu de l`article 59 du Code électoral. En réponse à cette requête, un membre du Conseil d`abord donné l`interprétation que le Conseil a fait de cet article, qui, il est vrai, a-t-il dit, prescrit expressément un délai de trois jours à la CEl pour transmettre les procès verbaux, sans pour autant prévoir un délai spécifique pour la proclamation des résultats provisoires. Un membre du Groupe a tenu à demander au Président et aux membres du Conseil constitutionnel s`ils avaient bien mesuré la gravité de leur décision qui est la cause des désordres et de la crise actuelle dans laquelle se débat la Côte d`Ivoire.
34. A la question de savoir quelles sont les pistes de sortie de crise que "le Conseil constitutionnel pourrait proposer, le Président du Conseil constitutionnel a souligné la nécessité, pour les Africains, de respecter les institutions qu`ils se sont données. Il a, enfin, renouvelé au Groupe sa disponibilité à apporter sa contribution au règlement de la crise (Annexe V).

b) Troisième réunion du Groupe de haut niveau
35. Il convient de rappeler que, lors de leur séjour à Abidjan, les membres du Groupe de haut niveau ont également mené des consultations relatives à la poursuite de leurs travaux, en particulier en ce qui concerne la formulation de propositions de sortie de crise, conformément à leur mandat. Dans ce contexte, ils ont décidé de tenir leur prochaine réunion à Nouakchott.
36. C`est ainsi que le Groupe de haut niveau a tenu sa troisième réunion à Nouakchott, le 4 mars 2011. Tous les membres du Groupe ont pris part à cette réunion. Le Groupe a procédé à une évaluation approfondie de la situation en Côte d`Ivoire sur la base des interactions qu`il a notamment eues avec Leurs Excellences MM. Laurent Gbagbo et Alassane Dramane Ouattara, lors de la visite qu`il a effectuée à Abidjan, ainsi que des développements intervenus depuis cette date.
37. Le Groupe de haut niveau a noté avec une vive préoccupation l`évolution dramatique de la situation en Côte d`Ivoire, en particulier le nombre croissant de pertes en vies humaines, ainsi que l`escalade de l`esprit de confrontation. Il a réitéré l`appel pressant de l`UA aux parties ivoiriennes pour qu`elles fassent preuve de la plus grande retenue, s`abstiennent de tous actes et mesures de nature à saper les efforts en cours, y compris des campagnes médiatiques incitant à la haine et à la violence. Le Groupe a également demandé l`arrêt immédiat des tueries et exactions provoquant des pertes en vies humaines, ainsi que de manifestations, marches populaires et autres activités susceptibles de dégénérer en troubles et en violence. Il a instamment appelé les parties à la cessation de toutes formes d`hostilités, ainsi qu`à la levée du blocus imposé à l`hôtel du Golf.
38. Le Groupe a décidé de tenir sa prochaine réunion dans les meilleurs délais, aux fins de parachever l`accomplissement du mandat qui lui a été confié par le Conseil. Le Groupe a invité à cette réunion Leurs Excellences Alassane Dramane Ouattara et Laurent Gbagbo, ainsi que le Président du Conseil constitutionnel de Côte d`Ivoire. Le Groupe a également pris attache avec le Président de la République fédérale du Nigéria, qui assure la présidence du Conseil pour le mois de mars 2011, en vue de la tenue, immédiatement après sa quatrième réunion, d`un sommet de cet organe au cours duquel il présentera un rapport sur ses activités et les résultats auxquels il sera parvenu (Annexe VI).
39. Conformément aux conclusions de la troisième réunion du Groupe, le Président de la Commission s`est rendu à Abidjan, porteur d`un message du Groupe à Leurs Excellences Laurent Gbagbo et Alassane Dramane Ouattara, ainsi qu`au Président du Conseil constitutionnel. En particulier, le Président de la Commission les a informés de l`invitation qui leur est fait~ d`interagir avec le Groupe à l`occasion de sa quatrième réunion et de participer à la réunion du Conseil, pour articuler leurs positions et perspectives quant au règlement de la crise que connaît " leur pays, notamment à la lumière des propositions de sortie de crise qui seront formulées par le Groupe.

e) Quatrième réunion du Groupe de haut niveau
40. Le Groupe a tenu sa quatrième réunion à Addis-Abeba les 9 et 10 mars 2011.
IV. OBSERVATIONS ET RECOMMANDATIONS
41. Au regard des informations qui précèdent, le Groupe de haut niveau formule les observations et recommandations suivantes:
(a) Le Groupe souligne l`urgence d`une solution rapide à la crise, pour éviter un conflit généralisé aux conséquences incalculables pour la Côte d`Ivoire, les autres pays de la région et le continent dans son ensemble.
(b) Le Groupe est conscient que l`UA et la CEDEAO, ainsi que de nombreux acteurs internationaux, y compris les Nations unies, ont déjà reconnu la victoire de M. Alassane Ouattara. Il note que les différentes missions d`observation internationales et nationales, ainsi que l`ONUCI, ont jugé que la plupart des incidents relevés le jour du vote ont eu lieu non seulement dans des départements du Nord et du Centre, mais aussi et surtout dans la zone Ouest contrôlée par les partisans de M. Gbagbo. Le Groupe note que la certification opérée par les Nations unies est intervenue dans le cadre des engagements pris par les parties ivoiriennes, et s`est fondée sur les procès verbaux transmis à la CEl, au Conseil constitutionnel, au Facilitateur et au Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies. En outre, les résultats auxquels le Représentant spécial est parvenu sur la base de ses propres méthodes coïncident avec ceux de la CEl. (c) Le Groupe constate que la composition partisane et les dysfonctionnements de la CEl et du Conseil constitutionnel ont constitué la source des difficultés rencontrées lors de la proclamation des résultats. En particulier, le Groupe a trouvé les arguments présentés par le Conseil constitutionnel problématiques: d`une part, il est clair que le Conseil constitutionnel a agi au-delà de ses pouvoirs en annulant partiellement le scrutin au lieu de procéder à une annulation totale et ordonner l`organisation d`un nouveau scrutin, comme le prescrit le Code électoral l`argument selon lequel « qui peut le plus peut le moins » ne semble pas approprié au cas d`espèce; de l`autre, il est troublant que le Conseil constitutionnel ait annulé près de 600 000 voix, juste assez pour inverser les résultats, tout en soutenant que les incidents intervenus n`étaient pas de nature à affecter la sincérité du scrutin. Ces observations s`ajoutent au fait que la plupart des incidents intervenus ont plutôt été relevés dans la partie sous contrôle du camp de M. Gbagbo et que le Conseil constitutionnel n`a fait usage de son pouvoir d`auto-saisine que dans les zones favorables à M. Ouattara. Le Groupe est d`avis que la décision du Conseil constitutionnel n`a pas été prise avec toutes les précautions que requiert la situation fragile de la Côte d`Ivoire.
(d) Le Groupe constate aussi que le processus de paix a certes, enregistré des avancées remarquables, mais que d`importants aspects de l`Accord politique de Ouagadougou (APO) et de ses Accords complémentaires restent à mettre en œuvre. Leur mise en œuvre est cruciale pour la stabilité future de la Côte d`Ivoire et la création des conditions requises pour le bon déroulement des élections à venir.
(e) Le Groupe observe que la crise actuelle ne peut être réglée sur la seule base d`une application mécanique de la règle majoritaire. D`autant que la situation est tendue sur le terrain et les positions très polarisées.
42. A la lumière de ce qui précède, le Groupe estime qu`il importe de travailler à une solution politique négociée, qui puisse concilier la démocratie et la paix, pour proposer une formule globale s`attaquant à la crise postélectorale, sur la base des décisions déjà prises `par l`UA et. la CEDEAO, et à la mise en œuvre des aspects restants du processus de paix. Elle devra également comprendre une série de mesures destinées à promouvoir la confiance et à faciliter l`apaisement et la réconciliation dans une société divisée par plus d`une décennie de crise, d`instrumentalisation de la question identitaire et d`exacerbation des peurs et des passions. En outre et indépendamment des considérations émanant du processus électoral, le Groupe note que M. Gbagbo a eu le privilège de présider aux destinées de la Côte d`Ivoire pendant une décennie, période qui correspond au demeurant à deux mandats successifs de cinq ans chacun et constitue le maximum prévu par la Constitution ivoirienne; à ce titre il a apporté la contribution qu`il a pu à la promotion de la paix et de la réconciliation dans son pays. Dans ce contexte, le Groupe estime naturel que le processus de sortie de crise puisse être consolidé par la mise en place d`un Gouvernement d`union nationale nommé par le Président Alassane Dramane Ouattara.
43. Cette solution est articulée dans le projet de propositions ci-joint pour une solution politique d`ensemble à la crise en Côte d`Ivoire qui, de l`avis du Groupe, offre une base viable pour un règlement politique prenant en compte les préoccupations des parties et les réalités objectives de la situation sur le terrain (Annexe VII). Cette solution s`inscrit résolument dans le cadre des décisions pertinentes de l`UA et de la CEDEAO sur la Côte d`Ivoire. Le Groupe recommande en conséquence au Conseil d`entériner ce projet de propositions en cinq points s`articulant autour: (i) de la présidence de la République; (ii) de la mise en place d`un Gouvernement d`union et de réconciliation nationale; (iii) de la mise en œuvre des aspects pendants de l`Accord politique de Ouagadougou et d`autres réformes connexes; (iv) de mesures d`apaisement et de confiance; et (v) de l`accompagnement et de l`appui de l`UA, de la CEDEAO et de la communauté internationale. Le Groupe recommande également au Conseil d`exhorter les parties ivoiriennes à accepter ces propositions et de demander à la communauté internationale de soutenir leur mise en œuvre. Le Conseil devrait envisager des mesures spécifiques, y compris des sanctions, à l`encontre de tous ceux qui rejetteraient ces propositions et feraient obstacle à leur mise en œuvre. La situation en Côte d`Ivoire est telle que l`Afrique doit mettre tout son poids dans la balance pour faciliter un règlement politique.
44. En conclusion, le Groupe voudrait exprimer ses sincères remerciements au Conseil et à la Conférence de l`Union pour la confiance placée en ses membres. Ses remerciements vont aux parties ivoiriennes et à l`ensemble des autres acteurs concernés, ainsi qu`aux différents partenaires de l`UA, pour leur disponibilité. Le Groupe s`est efforcé de s`acquitter de son mandat dans la plus grande objectivité et avec la conviction que l`Afrique ne peut ne pas répondre à l`ardente aspiration du peuple ivoirien à la démocratie et à la paix dans l`unité et la réconciliation nationales.

Suspension des exportations du café-cacao
La mesure prorogée jusqu’au 31 mars
Le Premier Ministre, Monsieur Guillaume Kigbafori Soro informe les Opérateurs de la filière Café et Cacao que la mesure de suspension des exportations de café et de cacao est prorogée jusqu’au 31 mars 2011. Ainsi, les exportations de café et de cacao et les enregistrements dans le SIGEC 4 demeurent suspendus.
Le Gouvernement tient à saluer l’ensemble des opérateurs du secteur pour la franche collaboration, ainsi que le respect observé pendant la période indiquée dans son communiqué du 23 février 2011.
Prenant en compte les tensions récurrentes consécutives à la crise postélectorale et les désagréments occasionnés pour les entreprises et leurs dirigeants, le Gouvernement indique aux opérateurs de la filière, et ce de manière ferme, que l’Ordonnance illégale prise par le clan de Monsieur Laurent GBAGBO visant à réserver à l’Etat de Côte d’Ivoire l’exclusivité des achats de stocks de café et de cacao, est nulle et de nul effet.
Le Gouvernement recommande à l’ensemble des opérateurs du secteur de tirer toutes les conséquences de la nullité de l’ordonnance susvisée.
Sensible aux conséquences financières subies par les exportateurs ayant effectué des enregistrements jusqu’à la date du 24 janvier 2011 et ce, du fait d’un stockage prolongé, le Gouvernement rassure de la prise de mesure adéquate dans un délai raisonnable.
Le Gouvernement rappelle, une fois de plus, à l’ensemble des opérateurs du secteur café et cacao, que les contrevenants à cette mesure s’exposent à des sanctions nationales et internationales.
Il reste entendu que la commercialisation interne doit se poursuivre pour permettre aux producteurs de bénéficier des fruits de leur labeur.
Le Gouvernement recommande à tous le strict respect de cette décision.

lundi 14 mars 2011

Yopougon , nouveau théatre des combats !

La tension est encore vive en Côte d'Ivoire ce 14 mars 2011. A Abidjan, après les violences de ce week-end dans le quartier d'Abobo, c'est désormais celui de Yopougon qui est touché. Des tirs ont été entendus dans cette commune majoritairement pro-Gbgabo.
Les habitants de Yopougon ont eu le sommeil bien perturbé cette nuit par des tirs nourris dans un des quartiers de cette commune, la plus peuplée de l’agglomération d’Abidjan. En début de matinée, contrairement à l’ordinaire, rares étaient les véhicules qui s’aventuraient sur l’autoroute menant au centre-ville.
Selon des agences de presse, ces tirs, dont certains à l’arme lourde, une première à Yopougon, provenaient du quartier où le général Philippe Mangou, chef d’état-major des armées ivoiriennes, possède une de ses résidences, ce que ne confirment pour l’instant, ni les témoignages recueillis par RFI, ni l’état-major.
Cette confusion à la mi-journée a de quoi alimenter une fois encore la rumeur au sujet du général Mangou. Ici, on l’avait dit un jour réfugié à la base française du bataillon Licorne. Là, on le disait réfugié à l’ambassade du Canada. Ce qui avait conduit l’intéressé à faire une déclaration très claire de fidèle soutien à Laurent Gbagbo, tordant ainsi le cou à toutes ces rumeurs circulant autour du très convoité général Philippe Mangou. Selon la dernière en date des rumeurs le concernant, justement, le chef d’état-major pourrait s’adresser à ses hommes très bientôt.

ABOBO: Les forces Pro-Gbagbo en ballotage !

L’offense lancée par les Forces de défense et de sécurité (Fds) contre le commando invisible s’est soldée par un échec. Les hommes de Philippe Mangou ont perdu le combat.

Les combats qui ont opposé les Forces de défense et de sécurité (Fds) et le commando invisible à Abobo dans la journée de ce samedi ont tourné en faveur du second cité. Alors que des indiscrétions affirment qu’ils étaient les premiers à attaquer, les Fds ont été violemment repoussées à l’arme lourde par le commando invisible, après cinq heures de combat (12heures à 17heures). Des témoins ajoutent par ailleurs que les hommes de Philippe Mangou (chef d’Etat major) ont fui leurs positions de la pharmacie Azur, théâtre des affrontements.

Les combats ont en revanche occasionné de nombreux morts au sein de la population. Des corps sans vie joncheraient certaines rues à proximité des lieux de combat. Quatre personnes non identifiés ont été retrouvées mortes par les passants après les hostilités sur la voie menant au 22ème arrondissement d’Angré passant par le lycée Mahou ainsi que celle reliant Abobo par le Zoo. La raclée des Fds au Dokui fait désormais du commando invisible, nouveau maître du quartier. En témoigne les patrouilles incessantes faites sur certaines voies. Un cortège de véhicules appartenant au commando invisible a été salué par la population ce dimanche matin dans les environs du carrefour Samaké. D’autres sources révèlent cependant que des avions appartenant à Gbagbo auraient largué des obus sur des populations dans certains quartiers de la commune. On dénombre également des morts à Sagbé, Anokoi etc.