mardi 12 juillet 2011

Charles Blé Goudé: la résurrection du gbagboïste prodigue

Pour un «mort», Blé Goudé est bavard. Entre discours stéréotypé et énigme colportée, il occupe l’espace médiatique —et un espace géographique qui suscite toujours supputations…

© Damien Glez, tous droits réservés.

Si Laurent Gbagbo est surnommé «le Christ de Mama», c’est bien Charles Blé Goudé qui est ressuscité d’entre les morts présumés. Des sources généralement bien informées le disaient six pieds sous terre, et le voilà qui joue la scène du retour du fils spirituel prodigue capable de prodiges médiatiques.
Si Gbagbo le «boulanger» ne pétrit plus sa farine de blé, son Blé continue de fermenter les débats politiques. Et le scénario qu’il déroule est incontestablement romanesque. En véritable Comte de Monte-Cristo prêt à organiser froidement sa vengeance, le «général de la rue» ivoirienne est devenu le chouchou des médias internationaux —radios européennes qui veulent s’africaniser, comme publications panafricaines bien européanisées.
S’il pourrait être reproché à l’ancien ministre de la Jeunesse un sens immodéré des coups de théâtre, il faut lui reconnaître de la constance dans ses opinions. «Têtu», diront certains. Dans une lettre ouverte, il qualifiait de «postophiles» tous ceux qui avaient fait acte de contrition pour obtenir un poste.
Si les métaphores littéraires ne manquent pas pour décrire l’obstination exceptionnelle de Blé Goudé, celle du «dernier des Mohicans» est peut-être la plus pertinente. Combat désespéré? Peut-être. Mais au jeu du «S’il n’en reste qu’un», Blé Goudé remporte le concours des scores de visionnage sur YouTube.
Les allocutions sont solennelles et les certitudes ne semblent pas devoir défaillir: «Je serai le dernier à lâcher Gbagbo», répète inlassablement l’exilé —quand bien même Gbagbo semble s’être lâché lui-même. Enfilant les oripeaux d’un prophète en pleine traversée du désert, le christique Goudé déclare avec emphase «qu'un jour il fera jour». Comment un ressuscité médiatique ne serait-il pas sûr de lui, quand il déclare croire «en l’Eternel des armées et au Dieu de justice»? Qui peut trembler, quand il est persuadé d’avoir Dieu et YouTube avec lui?
À bien écouter, les interventions de Blé Goudé sont d’une grande banalité; même lorsque celui-ci ironise en acceptant, à l’avance, de s’asseoir dans un box d’accusé, à la condition qu’Alassane Ouattara s’y trouve aussi. Ses déclarations sont de sempiternelles resucées de discours rabâchés depuis dix ans.

Le buzz Goudé

Ces propos n’impressionnaient, avant, que par la violence qu’ils inspiraient à un public quasiment en transe. Ils n’impressionnent, aujourd’hui, que par leur caractère délictueux. Le 1er juillet 2011, en effet, la justice ivoirienne annonçait le lancement d’un mandat d'arrêt international contre l’ancien ministre et chef des Jeunes Patriotes. Nouvelle garantie de rester un «bon client» médiatique.
Dans les mois à venir, le pouvoir de nuisance du fugitif sera proportionnel à l’intérêt qu’il suscitera. Et cet intérêt restera conséquent si la dramaturgie est à la hauteur. Outillé d’un fond idéologique rébarbatif, Charles «buzz» Goudé peut compter sur la forme: les sites de partage de vidéo, la publicité virale et le bouche-à-oreille. Le nombre et la variété des rumeurs le concernant sont le signe que, même absent, il se maintient au premier plan de l’actualité ivoirienne.
Blé Goudé craint sans doute qu’on dévoile sa localisation géographique, tout autant qu’il se plaît à entendre fleurir les supputations. Secret de polichinelle? L’actuel ministre de la Justice refuse d’apparaître comme le chasseur semé par sa proie.
«Blé Goudé pense se cacher, mais on sait où il est. Son extradition se fera», assurait-il.
À observer son visage empreint de sérénité, on jugerait avoir lu «Ya foye» («Tout va bien») sur ses lèvres. Une source judiciaire n’affirmait-elle pas, cette semaine, que les services secrets américains et français étaient aux trousses de l’ancien ministre de la Jeunesse? En privé, les autorités ivoiriennes aiment répéter qu’il sera pris «le moment venu».
En attendant, l’Ivoirien moyen se contente de rumeurs qui mêlent fortune présumée, complicités supposées et itinéraire d’agent secret. Même lorsque les hypothèses sont formulées à l’imparfait du… subjectif. Dernière thèse en date: un exil gambien…

Gambian connection

Le 5 juillet dernier, le site Internet Connection ivoirienne affirmait que Blé Goudé se serait réfugié en Gambie en compagnie de Maho Glofiéhi, ancien président du Front de libération du grand ouest (FLGO). Les détails de l’article sont d’une précision prodigieuse.
Le pseudonyme: Blé Goudé se ferait appeler Carlos Cada, étudiant.
L’itinéraire: il serait arrivé du Ghana via le Sénégal.
Son moyen de transport: le Boeing d’une compagnie basée en Afrique du Sud.
Son look: un grand boubou blanc.
Son point de chute: un hôtel rose de la commune de Sérécounda, où la Garde Républicaine gambienne l’aurait escorté.
Dans cette hypothèse que l’on précise confirmée par «une dame des services secrets» gambiens, les autorités du pays d’accueil seraient donc complices de l’exil de l’ancien «président de la rue» ivoirienne.
L’histoire des relations entre le président Yahya Jammeh et Laurent Gbagbo tend à étayer ce postulat. En mars 2011, le journal sénégalais Kotch affirme que le président gambien armerait le président ivoirien sortant. Il aurait été impliqué dans la livraison d’hélicoptères de combat. Dès 2005, Yahya Jammeh était accusé par le Sénégal de recevoir de l’Iran de grandes quantités d’armes, dont une partie aurait été destinée à Abidjan.
La complicité entre les pouvoirs de Banjul et d’Abidjan daterait du temps où Laurent Gbagbo avait mis le doigt entre l’arbre sénégalais et l’écorce gambienne, sur le dossier casamançais. En 2006, un bateau transportant des armes pour le Mouvement des forces démocratiques de Casamance était intercepté par la marine bissau-guinéenne. Il venait d’Abidjan.
Jusqu’à l’approche de la présidentielle ivoirienne, Modri Marie Delesse Schwisenberg, conseillère de Gbagbo, aurait été chargée d’entretenir la flamme de la lune de miel —et peut-être de placer quelques avoirs familiaux.
Après la chute de Gbagbo, le chef de l’Etat gambien ne reconnaît pas le président Alassane Dramane Ouattara, affirmant, le 10 mai, que «Gbagbo a été renversé par les puissances occidentales dont l’ONU, et remis à son ennemi juré pour être assassiné».
Dans une récente interview, Blé Goudé ne s’appropriait-il pas le propre amalgame de Jammeh, qui comparait la chute de Laurent Gbagbo à celle de Patrice Lumumba? Il pourrait donc se requinquer chez «tonton Yahya», en attendant que «le moment venu» l’oblige à un nouveau virage dans son échappée.
Le feuilleton peut continuer…
Damien Glez

lundi 11 juillet 2011

CFL@InfoContinueCI: Côte d'Ivoire : Mamadou Koulibaly claque la porte ...

http://obenyhoro.blogspot.com/2011/07/cote-divoire-mamadou-koulibaly-claque.html?spref=bl: "Mamadou Koulibaly, dans son bureau de l'Assemblée nationale, le 1er juin. © Falonne pour J.A. Le chef par intérim du Front populaire ivoi..."

Côte d'Ivoire : Mamadou Koulibaly claque la porte du parti de Laurent Gbagbo

Mamadou Koulibaly, dans son bureau de l'Assemblée nationale, le 1er juin. Mamadou Koulibaly, dans son bureau de l'Assemblée nationale, le 1er juin. © Falonne pour J.A.
Le chef par intérim du Front populaire ivoirien (FPI), Mamadou Koulibaly, a annoncé sa démission ce lundi, affirmant que ses cadres s’opposent à tout examen critique sur leur gestion du pays. Il ne quitte toutefois pas la scène politique : il reste président de l’Assemblée nationale et compte prendre la tête d’un nouveau parti.
« Si les cadres du FPI  (Front populaire ivoirien, parti de l’ancien président Laurent Gbagbo) souhaitent continuer comme avant, j’arrêterai la politique pour me consacrer à l’enseignement et à la recherche ». C’est ce que confiait, Mamadou Koulibaly, le chef par intérim du FPI, après les critiques dont il faisait l’objet dans son camp, suite à une interview accordée à Jeune Afrique. Trois semaines plus tard, c’est chose faite. Ce lundi, Mamadou Koulibaly a mis sa menace a exécution. « Mon engagement au sein du FPI étant allé jusqu'à l'épuisement de toutes les possibilités compatibles avec mes convictions, j'ai décidé (d'y) mettre un terme », a-t-il déclaré devant la presse ce lundi.
"Le problème c'est l'usure du pouvoir"
Mamadou Koulibaly reste en revanche président de l’Assemblée nationale. Il avait succédé à Pascal Affi Nguessan, en résidence surveillée dans le nord de la Côte d’Ivoire, à la tête du parti, dont il incarnait une vision « modérée ». Dans son interview à Jeune Afrique, il s’était montré très critique à l’endroit des dérives de son propre parti. « Le problème, c’est l’usure du pouvoir. Lorsque nous étions dans l’opposition, on faisait mieux avec moins de moyens, avait-il déclaré. […] On disait qu’on voulait ouvrir le marché ivoirien au monde entier mais, dans les faits, on a fait des deals avec les plus grosses entreprises françaises. »
Un nouveau parti, le Lider
Ces déclarations, et plus généralement ses velléités de refondation lui avaient attiré les foudres d’une partie des cadres. « Suite au cataclysme que nous venons de vivre, la haute direction du FPI refuse toujours un congrès-bilan et exclut tout changement, même indispensable, qui pourrait selon elle l'affaiblir, y voyant une traîtrise envers les camarades emprisonnés et exilés » a-t-il déclaré ce lundi.
Soupçonné par certains membres du FPI de vouloir créer son propre parti, il avait nié, affirmant ne pas avoir « l’argent pour le faire ». Mais ce lundi, il a annoncé son engagement en faveur d’un nouveau parti en cours de création : Liberté et démocratie pour la République (Lider). (avec AFP)

CFL@InfoContinueCI: COTE D'IVOIRE: Mamadou Koulibaly quitte le FPI et ...

http://obenyhoro.blogspot.com/2011/07/cote-divoire-mamadou-koulibaly-quitte.html?spref=bl: "Ce n'est pas une surprise, Mamadou Koulibaly a annoncé ce lundi après midi depuis le palais de l'assemblée nationale sa démission du parti d..."

COTE D'IVOIRE: Mamadou Koulibaly quitte le FPI et crée son parti

Ce n'est pas une surprise, Mamadou Koulibaly a annoncé ce lundi après midi depuis le palais de l'assemblée nationale sa démission du parti de l'ex président Gbagbo, le Fpi dont il était un des cadres.

Mamadou Kouliably l'a annoncé ainsi: "Mon engagement au sein du Fpi étant allé jusqu'à l'épuisement, de toutes les possibilités compatibles avec mes convictions, j'ai décidé d'y mettre un terme" et ajoute: "J'agirais au sein d'un parti en création dénommé liberté et démocratie pour la république (LIDER)".

Le président de l'assemblée nationale ivoirienne a tenu par ailleurs à s’expliquer sur la raison de son départ du fpi en ces termes: "suite au cataclysme que nous venons de vivre, la haute direction du FPI refuse toujours un congrès bilan et exclue tout changement, même indispensable, qui pourrait selon elle, l'affaiblir y voyant une traitrise envers les camarades emprisonnés et exilés." ajoutant pour conclure et ça en dira long sur son sentiment; " La direction du parti cherche surtout à préserver des chasses gardées personnelles ou au détriment de l’intérêt général et à masques sa propre trahison envers nos militants, nos idéaux , la Côte d'Ivoire et la cause africaine".

Le Lider, qui participera aux élections législatives prévus pour la fin de l'année 2011, voit donc le jour sur la scène politique ivoirienne à compter de ce lundi.

CFL@InfoContinueCI: Côte d'Ivoire : transfèrement de 24 personnalités ...

http://obenyhoro.blogspot.com/2011/07/cote-divoire-transferement-de-24.html?spref=bl: " Les 24 personnalités pro-Gbagbo de La Pergola sont désormais en détention préventive au Nord. © D.R. Exclusif. Après leur mise en..."

Côte d'Ivoire : transfèrement de 24 personnalités pro-Gbagbo de la Pergola à une prison du Nord

 
 
 
Les 24 personnalités pro-Gbagbo de La Pergola sont désormais en détention préventive au Nord. Les 24 personnalités pro-Gbagbo de La Pergola sont désormais en détention préventive au Nord. © D.R.
 
Exclusif. Après leur mise en examen par la justice ivoirienne, 24 proches de Laurent Gbagbo ont été transférés le 9 juillet à la prison civile de Boundiali, dans l’extrême nord de la Côte d’Ivoire. Parmi eux, l'ex-Premier ministre Gilbert Marie Aké N’Gbo et les anciens ministres Alcide Djédjé, Désiré Dallo, Christine Adjobi, Danielle Boni Claverie, mais aussi l’ancien gouverneur de la BCEAO, Philippe Henri Dacoury-Tabley, qui sont placés en détention préventive et accusés de détournements de fonds publics, d'atteinte à la sûreté de l'État et de crimes de sang.
La justice ivoirienne poursuit son offensive contre les dirigeants de l'ancien régime. Assignés en résidence surveillée à l’hôtel La nouvelle pergola d’Abidjan depuis la chute de Laurent Gbagbo, le 11 avril dernier, 24 proches de l'ancien président ont quitté cet établissement trois étoiles le 9 juillet. Ils ont passé leur première nuit dans une vraie prison, avec des barreaux aux fenêtres, dans le nord de la Côte d'Ivoire.
« L'assignation en résidence surveillée est une mesure administrative prise par le président de la République. Elle n’était pas liée à une procédure judiciaire. Après avoir été inculpées, ces personnalités ont été placées en détention préventive, une mesure qui ne s'exécute pas dans un hôtel. Ces anciens dirigeants n’avaient donc plus le droit de rester à la Pergola. Ils ont donc été transférés depuis hier (9 juillet) à la prison civile de Boundiali », a confié à jeuneafrique.com Jeannot Ahoussou, ministre d'État et ministre de la Justice.
Pas de prison dans le sud de la Côte d'ivoire
Pourquoi Boundiali, une ville septentrionale réputée être l'un des fiefs du président Alassane Ouattara ? « Il n’y a plus de prison dans le sud, tout a été saccagé et détruit pendant les combats entre les Forces républicaines de Côte d'Ivoire et les ex-Forces de défense et sécurité (FDS) pro-Gbagbo. Les pénitenciers sont en réhabilitation, et ils ne sont opérationnels que dans le nord, poursuit Ahoussou. La prison de Boundiali a été rénovée par l’opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) et par l’Union Européenne (EU). Tout est mis en œuvre pour que ces personnalités soient bien traitées », assure encore le ministre.
Faux, rétorque un haut cadre de l’ex-majorité présidentielle (LMP). « On ne comprend plus les autorités du nouveau pouvoir, ce n’est pas comme ça qu’on va réconcilier le pays. La fracture sociale va encore s’accentuer. C’est une déportation, le nord est devenu le goulag de la Côte d’Ivoire. On les envoie loin des regards pour les tuer à petit feu. Sous Houphouët-Boigny, cette pratique était courante. Et Ouattara ne fait que la perpétuer », accuse-t-il.
La mesure intervient au moment où la justice ivoirienne a annoncé avoir émis deux nouveaux mandats d’arrêt internationaux contre des suspects en fuite à l’étranger. En ligne de mire, notamment : Justin Koné Katinan, l’ex-ministre délégué au Budget qui avait conduit manu militari les différentes opérations de nationalisation forcée de l’agence nationale de la BCEAO et des filiales locales des banques françaises Société Générale et BNP Paribas.
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Liste des personnalités transférées à la prison civile de Boundiali (23 noms sur 24) :
1- Gilbert-Marie Aké N'Gbo, ex-Premier ministre.
2- Alcide Djédjé, ex-ministre des Affaires étrangères.
3- Désiré Dallo, ex-ministre de l'Économie et des Finances.
4- Ettien Amoakon, ex-ministre des Postes, des Télécommunications et des Nouvelles technologies de l'information.
5- Christine Adjobi, ex-ministre de la Santé et de la Lutte contre le sida.
6- Danielle Boni Claverie, ex-ministre de la Famille, de la Femme et de l'Enfant.
7- George Armand Ouégnin, ex-secrétaire d'État chargé de l'Assurance mutuelle universelle (AMU).
8- Philippe Henri Dacoury-Tabley, ancien gouverneur de la BCEAO.
9- Franck Anderson Kouassi, ex-président du Conseil national de la communication audiovisuelle (CNCA).
10- Armand Bohui Komé, ex-journaliste au cabinet de l'ex-première dame Simone Gbagbo et ex-membre du Conseil national de la presse.
11- Norbert Gnahoua Zibrabi, ex-directeur de publication du journal L'Oeil du peuple et ex-conseil technique de Laurent Gbagbo.
12- Simone Hué Lou, ex-directrice générale adjointe de "La Refondation", société éditrice du journal du FPI Notre Voie.
13- Germain Guézé, ex-cameran à la RTI détaché à la Présidence.
14- Chantal Leba, ex-membre de la Fesci, présidente d'un mouvement patriotique.
15- Parfait Atsé Acho, ex-chef de cabinet de Ahoua Don Mello au ministère de l'Équipement et des Assainissements.
16- Adèle Dédy, membre de la direction du FPI et maire de la ville d’Issia.
17- Joseph Kata Kété, député et ex-ministre de la Recherche scientifique.
18- Martin Sokouri Bohoui, député et ex-secrétaire national chargé des élections du FPI.
19- Maurice Kuyo Lorougnon, ex-directeur général de l’Aménagement du territoire.
20- Constant Koudou, ex directeur de cabinet de Désiré Dallo, ministre de l’Économie et des Finances.
21- Jean Henri Dassé, ex-administrateur du siège du FPI.
22- Mahan Gahé, syndicaliste, ex-secrétaire général de la Centrale Dignité.
23- Raphael Dogbo, ex-secrétaire d'État des personnes handicapés.