Mouammar Kadhafi et Nelson Mandela (AFP / ANNA-ZIEMINS)
A partir du milieu des années 1990, Kadhafi souhaite redonner une place plus confortable à son pays dans la diplomatie internationale.

En 1999, il livre, à la justice écossaise, les agents des services secrets libyens suspectés de l'attentat de Lockerbie. Cet acte est très bien perçu par la communauté internationale. L'ONU suspend ses sanctions, et la Libye rétablit des relations diplomatiques avec le Royaume Uni.

Mais, en cette même année 1999, l'affaire des infirmières bulgares éclate. Torturées et jugées par les autorités libyennes pour la prétendue contamination d'enfants libyens par le virus du sida. Fortement médiatisée à-travers le monde, cette affaire prendra fin en 2007 avec la libération des infirmières.
Dès le début des années 2000, le colonel Kadhafi tente de renforcer ses liens avec les grandes puissances occidentales. En 2003, il entame des négociations diplomatiques avec les Britanniques et les Américains. Négociations qui déboucheront sur l'arrêt officiel, par la Libye, de son programme d'armes de destruction massive. Dans la foulée, en 2004, il signe le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP). Le rapprochement souhaité par Kadhafi vers l'occident est renforcé pas ce genre de décisions. La Libye ne veut pas suivre le même chemin que l'Irak...

Les années suivantes iront dans le même sens via l'instauration par Kadhafi d'une politique d'assouplissement de la Libye au niveau économique, créant une réelle ouverture avec les pays occidentaux et leurs entreprises. Ceci débouchant sur un rapprochement réel avec des pays européens comme le Royaume-Uni, l'Espagne, l'Italie mais aussi la France, où il sera accueilli en grande pompe par Nicolas Sarkozy, à l'Elysée, en décembre 2007.

Ainsi, Kadhafi déclare désormais qu'il entend jouer un rôle majeur dans la pacification du monde et la création d'un Moyen-Orient sans armes de destruction massive.
Mouammar Kadhafi reçu par Nicolas Sarkozy (AFP)
En février 2011, à la suite des révolutions et mouvements de protestation dans le monde arabe, il doit lui aussi faire face à une révolte populaire, qu'il tente de réprimer par des tirs à balles réelles et des bombardements aériens sur la population. Le 22 février, Mouammar Kadhafi prononce un discours télévisé dans lequel il promet de réprimer la contestation, qu'il attribue à des « mercenaires », des « bandes criminelles » et des « drogués », et se dit prêt à mourir en « martyr ».

Malgré tout, le mouvement de contestation prend de l'ampleur et se mue en véritable révolte armée. Kadhafi est lâché par une partie de l'armée, par plusieurs membres de son gouvernement et par des diplomates en poste à l'étranger qui demandent sa condamnation par la Cour pénale internationale en raison de la répression sanglante. Le 3 mars 2011, la Cour pénale internationale annonce l'ouverture d'une enquête visant Mouammar Kadhafi et son entourage

Le 16 mai 2011, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) demande un mandat d'arrêt contre le leader libyen, Mouammar Kadhafi, ainsi que son fils, pour crime contre l'humanité. Ce mandat est accepté par les juges et lancé le 27 juin 2011.

Devant la progression des rebelles, Mouammar Kadhafi assure à plusieurs reprises qu'il ne quittera jamais son pays. Des pourparlers secrets entre les rebelles et les représentants du régime auraient eu lieu, notamment à Djerba (Tunisie) en août 2011.

Le 14 août 2011, les rebelles font une grande avancée dans l'Ouest. Alors que Mouammar Kadhafi exhorte ses partisans à « marcher par millions » pour « libérer les villes détruites », les rebelles encerclent la capitale Tripoli, dans laquelle ils pénètrent le 21 août. Deux des fils Kadhafi, Mohamed et Saïf al-Islam, sont alors fait prisonniers.