jeudi 4 août 2011

LES GRADES DES FRCI:Commandants de la gendarmerie, chef d`unités des Frci

© Getty Images





Depuis hier, on a une idée plus nette de la nouvelle armée ivoirienne unifiée. Le président de la République, chef suprême des armées, a, en effet, signé mercredi soir le décret nommant les différents chefs d`unités et de commandement au sein de la gendarmerie nationale et des Forces républicaines de Côte d`Ivoire. Une armée qui intègre dans un savant mélange toutes les ex-forces belligérantes. Le chef a distribué les cartes, on sait désormais qui fait quoi au sein de la Grande muette. Et le plus grand vœu des Ivoiriens, c`est que nos forces s`attaquent immédiatement au fléau que constitue l`insécurité afin de rendre la vie à nouveau plus sereine.

Gendarmerie nationale

-Commandant de la 1ère légion : Lieutenant-colonel Réné Konan Kouassi

-Commandant de la 2ème légion : Lieutenant-colonel Roger Ayemou

-Commandant de la 3ème légion (Daloa) : Lieutenant-colonel Bakary Doumbia

-Commandant de la 4ème légion (Korhogo) : Lieutenant-colonel Kouamé N`Guessan

-Direction de l`Agence nationale de la stratégie et de l`intelligence (Ansi): Colonel Karim Ouattara

-Commandant en second de la Gspr : Cdt Chérif Ousmane

-Commandant de la Garde républicaine : Lieutenant-colonel Edouard Kouao Amichia

-Commandant de la GSPM : Colonel Adama Coulibaly

-GSPM : Commandant en second : Lieutenant-colonel Hervé Kouao Mambi

-Commandant EFA : Commandant Ali Justin Dem

-EMPT : Lieutenant-colonel Bagoforo Soro

-Groupement ministériel des Moyens généraux : Colonel Daniel Kouassi Koffi

-Commandant d`arme délégué (CADA) : Colonel Harris Melèdje Djedjero

Commandant des Régions

-1er bataillon : Colonel Emile Kouassi

-2ème bataillon : Colonel Mambi Koné

-3ème bataillon : Colonel-major Kouassi Asso

-Bataillon Korhogo : Colonel Eugène Zamblé

-Commandant bataillon sol-sol : Commandant Koné Krémien Joseph

-Commandant bataillon sol-air : Commandant Joseph Olivier Bes

-Commandant des Forces spéciales : Lieutenant-colonel Lanciné Doumbia

-Commandant EKT Korhogo : Commandant Martin Fofié Kouakou

-1er bataillon génie : Lieutenant-colonel Réné Kouakou

-Commandant bataillon blindé : Colonel Adjoumani Yao

-Bataillon Para-commando : Commandant Mel Gérard Brice

-Commandant en second des Forces terrestres : Colonel Soumahoro Gaoussou

-Commandant en second des Forces aériennes : Colonel Adama Koné

Commandant en second de la Marine : Capitaine de Vaisseau Adjé Ahoba

-Commandant des Forces terrestres, 1er bataillon d`Akouédo : Lieutenant-colonel Touré G.

-Commandant 2ème bataillon Daloa : Lieutenant-colonel Hamed Zanan Traoré

-3ème bataillon des Forces terrestres : Lieutenant-colonel Léon Kouamé N`Goran

-Commandant EFA : Colonel Bernard Kouassi N`Guessan

-Régisseur des Armées : Capitaine Brahima Sanogo

-Direction du commandant des armées: Lieutenant-colonel Ehonia Jérôme Bouadi

-Direction du système de transmission informatique et information :
Colonel Bakary Camara

-Direction Logistique : Colonel Edouard Assoumou

-Service Opérationnel inter-armée : Colonel Bakary Diarrassouba

-Direction des Organisations et des ressources humaines : Colonel Banoro S.

-Service des Grandes opérations et emploi : Colonel Moussa Chérif

mardi 2 août 2011

Côte d'Ivoire : ces pro-Gbagbo exilés au Ghana

De g. à d. : Assoa Adou, Amos Beonaho, Marcel Gossio et Ouattara Gnonzié. De g. à d. : Assoa Adou, Amos Beonaho, Marcel Gossio et Ouattara Gnonzié. © Glez
En Côte d’Ivoire, ils étaient ministres, chargés de mission, porte-parole. Ils ont côtoyé et soutenu l’ancien président, avant d’être entraînés dans sa chute… À Accra, où ils ont trouvé refuge, tous disent craindre pour leur sécurité. Et se préparent à un long – très long – séjour.
Une chemise défraîchie, un jean délavé et une barbe de deux semaines. Ancien chargé de mission de Laurent Gbagbo, ex-président des Jeunes patriotes à Man, dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, Évariste Yaké a troqué ses costumes griffés contre des vêtements plus ordinaires. Il est arrivé à Accra, la capitale du Ghana, quelques jours après la chute de l’ancien président ivoirien, le 11 avril. Depuis, raconte-t-il, il vit « dans une famille d’accueil » – comprendre : il est hébergé par un ami. Sur la manière dont il est arrivé au Ghana et l’endroit où il vit désormais, il ne souhaite pas en dire plus. Comme beaucoup, Évariste Yaké craint pour sa sécurité.
Ce matin, il a rendez-vous avec Amos Beonaho, ex-président de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI), à Accra Mall, un centre commercial devenu le lieu de rencontre privilégié de ceux qui, longtemps, furent des inconditionnels de Laurent Gbagbo. Beonaho arrive à bord d’un véhicule immatriculé en Côte d’Ivoire. Au volant, Olivier Yro, ex-président de l’Union des journalistes culturels de Côte d’Ivoire et ancien directeur de la communication du maire (refondateur) de la commune de Marcory, à Abidjan. Yro et Beonaho se disent très préoccupés par les difficultés que rencontre la vingtaine de journalistes pro-Gbagbo qui a trouvé refuge à Accra et à Lomé (Togo).
Meubles et bijoux
Le malheur de Beonaho ? Avoir été nommé en février, en pleine crise post­électorale, au Conseil national de la presse (CNP, organe de régulation de la presse). En théorie, une belle promotion. Dans les faits, rien de très significatif. « Je n’ai même pas touché mon premier salaire en tant que membre du CNP », assure-t-il. À Accra, il vit seul. Quelques jours avant sa fuite, il a vendu précipitamment – et à bas prix – « [ses] voitures, [ses] meubles et les bijoux de [sa] femme ». Son épouse, ancienne directrice locale de campagne de Gbagbo à Bangolo, dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, a été arrêtée à Abidjan puis libérée, avant de réussir à obtenir un visa pour la France.
Encore plus discrets, les anciens membres du premier cercle

« Blé Goudé est là ! » On n’en saura pas plus. À Accra, l’homme le plus recherché de Côte d’Ivoire est invisible. Même ses proches ne savent pas avec exactitude où il se trouve. L’on raconte qu’il s’est acheté une résidence, par l’intermédiaire d’un prête-nom, dans la ville portuaire de Tema, près d’Accra. À voir… L’ex-ministre de la Jeunesse de Gbagbo a mis en place un système de communication et de sécurité très verrouillé. Quand il appelle, c’est souvent avec des numéros ivoiriens, mais il change constamment de puces et communique par personnes interposées.
Au Ghana, les anciens dignitaires du régime Gbagbo jouent à cache-cache. Marcel Gossio, l’ex-tout puissant directeur général du Port autonome d’Abidjan, est souvent entre deux avions, mais sa base est à Accra. De même, Nady Bamba, seconde épouse de Gbagbo, s’est établie à Trasacco Valley, un quartier où une villa se loue mensuellement en dizaine de milliers de dollars. Enfin, Jeannette Koudou et Marguerite Gado, la sœur et la mère de Gbagbo, ont loué pour un an une résidence à East Legon, toujours à Accra.
Parce que leurs avoirs ont parfois été gelés et que plusieurs d’entre eux sont dans la ligne de mire du procureur de la République d’Abidjan, Simplice Kouadio Koffi, aucun n’envisage pour l’instant de rentrer au pays. La mise en examen et le transfert à la prison de Boundiali (nord de la Côte d’Ivoire), le 9 juillet, de vingt-quatre proches de Gbagbo ne les ont pas rassurés. Pourtant, affirme Benoît Kamena Brown, « le gouvernement sait bien que nous avons quitté le pays parce que nous étions menacés ou pourchassés, et que nous souffrons loin de la Côte d’Ivoire. Il doit nous aider à rentrer ».
Autrefois homme d’affaires prospère, Benoît Kamena Brown était un ami personnel de Laurent Gbagbo. Il gérait la célèbre « baie des milliardaires » de l’île Boulay, à Abidjan, et vient de fonder l’Association des réfugiés ivoiriens de la diaspora (Arid). Pour le rencontrer, il faut s’enfoncer dans le quartier populaire de Kaneshie, à Accra. Il y vit avec femme et enfants « dans une villa appartenant à un ami ». Accrochés aux rétroviseurs de sa voiture : deux petits drapeaux – un ivoirien, un ghanéen. Preuve peut-être qu’il commence à se faire à l’idée de rester.
Oeil pour oeil
Plus personne ne croit aux promesses de Koné Malachie et Moïse Koré, deux pasteurs évangélistes – eux aussi réfugiés à Accra – qui annonçaient un retour rapide (trente-trois jours) de Gbagbo au pouvoir. Tous se préparent à un exil long et difficile. « Si nous ne faisons rien pour aider nos compatriotes, ils mourront de faim et de maladie. Certains dorment dans des marchés, d’autres sous des échangeurs routiers, s’indigne Brown. Ce n’est pas l’image que Houphouët-Boigny aurait voulu donner de notre pays. »
Le discours de l’Arid demeure toutefois mesuré. Rien à voir avec celui de la Coalition internationale pour la libération de la Côte d’Ivoire (Cilci), créée par Touré Moussa Zéguen, le chef de la principale milice pro-Gbagbo, le Groupement des patriotes pour la paix (GPP). Son nouveau mouvement, explique-t-il, a une vocation révolutionnaire : « Ce sera œil pour œil, dent pour dent. » Lui dit avoir fui Abidjan après la chute de Gbagbo « à bord d’une pirogue et après avoir enjambé des corps ». Son lieu de résidence, il préfère le garder secret, tout comme celui de Pasteur Gammi, patron du Mouvement ivoirien de libération de l’ouest de la Côte d’Ivoire (Miloci), qu’il a retrouvé à Accra. Dans un accès de colère mal contenue, Zéguen dit « comprendre Ben Laden et tous les terroristes qui refusent la compromission avec le système occidental corrompu ». Ira-t-il jusqu’à prendre les armes pour atteindre son objectif ? Il assure que non. Il dit se rendre régulièrement à Lomé et à Cotonou (Bénin), mais nie être en contact avec les anciens officiers de Gbagbo exilés à Accra.
Poudre d’escampette
Pour Ouattara Gnonzié, dernier ministre de la Communication de Gbagbo, « les nouvelles autorités à Abidjan n’ont pas fait en sorte que les responsables de l’ex-majorité présidentielle soient en sécurité. Rester en Côte d’Ivoire ou y retourner serait totalement suicidaire ». Au maquis Tantie Marie, ce proche de Laurent Dona Fologo (l’ancien président du Conseil économique et social) évoque, les yeux humides, sa sortie d’Abidjan et le pillage de sa luxueuse villa des Deux-Plateaux. « Je n’ai jamais songé que je serais un jour en exil et que cela durerait plus de trois mois », avoue-t-il.
Aucune des personnes rencontrées n’admet préparer ou même être favorable à un coup de force contre le nouveau chef de l’État ivoirien, mais tous mettent en garde : trop de frustration peut mener à la rébellion. C’est ce que pense Justin Koné Katina, ex-ministre chargé du Budget de Laurent Gbagbo. Lui est en grande forme et reçoit, dans un costume bleu taillé sur mesure, à l’hôtel Mövenpick d’Accra. « La chambre a été réservée pour moi par un chef d’État qui n’est même pas africain, afin que je puisse accorder des interviews », claironne-t-il. Il rit des rumeurs de complots qui seraient préparés depuis le Ghana (rumeurs relayées par la presse ivoirienne), et dit « proscrire les coups d’État. Ce n’est ni dans ma philosophie politique, ni dans celle de Laurent Gbagbo ». La justice ivoirienne l’accuse d’avoir conduit les opérations de nationalisation forcée de l’agence nationale de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et des filiales locales des banques françaises Société générale et BNP Paribas. Un mandat d’arrêt a été émis contre lui. Redoute-t-il une extradition ? « Je crois que l’hospitalité du peuple ghanéen est profonde. Je n’ai aucun souci à me faire sur cette question. »
Assoa Adou, ex-ministre des Eaux et Forêts de Gbagbo, se montre moins sûr de lui. À Accra, il est devenu le porte-parole de la coordination du Front patriotique ivoirien (FPI) en exil. Il rencontre fréquemment Lia Bi Douayoua, ancien ministre de la Communication, mais décline les demandes d’interview de peur que ses propos ne soient mal interprétés – d’autant que « la situation évolue en Côte d’Ivoire ». « Beaucoup des proches de Gbagbo ne veulent peut-être pas collaborer avec Ouattara, ajoute un ancien de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci). Mais ils ne veulent pas aller à la confrontation et souhaiteraient même que Ouattara leur évite des tracasseries. »
Parce qu’il est né à Abengourou, dans l’est de la Côte d’Ivoire, Assoa Adou s’exprime couramment en ashanti, l’une des langues les plus parlées ici. Avec son boubou fabriqué dans le nord du pays, on le prendrait presque pour un Ghanéen. Un camouflage réussi dont rêveraient beaucoup de refondateurs exilés.
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André Silver Konan, envoyé spécial

lundi 1 août 2011

Exclusif : De sa cachette Mao Glofiéï fait de graves révélations


 
Il avance n'avoir pas été au Ghana, ni en Gambie, encore moins en Angola ou au Bénin. Il n'est pas sorti de la Côte d'Ivoire. Il est resté, tout ce temps dans la Commune de Yopougon, où il a trouvé refuge depuis la chute de Laurent Gbagbo, le 11 avril 2011. C'est donc dans cette commune largement pro-Gbagbo, que nous l'avons rencontré le dimanche 31 juillet 2011, à sa demande, en un lieu qu'il tient à garder secret pour des raisons évidentes de sécurité. « ''General'' Maho Glofiéï Dénis, le très craint chef de guerre de l'Ouest, patron des Forces de résistance du grand-ouest ( Frgo), très décontracté, s'est ouvert à nous et s'est laissé aller à des révélations, époustouflantes, notamment, sur la crise post-électorale et la posture qu'il a adoptée. Maho soutient n'avoir pas fait la guerre, pour deux principales raisons. D'abord, en sa qualité de chef du Conseil suprême de la chefferie du peuple Wê en Côte d'Ivoire. « Je suis le chef du Conseil suprême de la chefferie du peuple Wê en Côte d'Ivoire. A ce titre, mon rôle est de veiller à la préservation de la paix sociale. Je ne peux être un chef et prendre des armes contre mon peuple... Vous savez que cette guerre politique opposait le Rhdp à Lmp, le camp de Gbagbo. Or, dans les deux coalitions politiques, il y a des Wê, c'est-à-dire des gens qui m'ont donné les charges de chef. Je ne pouvais pas prendre parti pour un camp contre un autre. Si je me mets au devant des troupes, je mettrai à mal la cohésion sociale dans l'ouest. Je ne peux pas être partie prenante dans ce conflit. C'est pourquoi, j'ai préféré la paix à la guerre. En ma qualité de chef des chefs, je ne pouvais pas me battre », a dit le « général » Maho. La seconde raison se veut beaucoup plus politique. Car, Maho affirme que cette guerre était « inutile, sans fondement, inopportune, dans ce monde où le brassage des peuples et l'intégration guident tous les esprits des dirigeants ». Cette guerre post-électorale était inutile et inopportune, à partir du moment où la Cedeao et l'Union africaine avaient décidé, il n'y avait plus de raison de faire la guerre. Je ne pouvais donc pas prendre position dans ce conflit qui n'avait aucun fondement », fait-il remarquer. « Une guerre quand tu l'as fait, il faut en maîtriser les contours et les raisons. Je ne maîtrisais, ni les raisons, ni la justesse de cette guerre », souligne-t-il.
Raison du refus
Pour ce 3 ème adjoint au Maire Fpi de Guiglo, en décidant de faire cette guerre sans raison apparente, le camp Gbagbo est allé trop loin, a poussé trop loin le bouchon. « Je ne pouvais pas faire cette guerre pour ceux qui comptent sur moi pour tuer les originaires du nord, qui sont nos alliés. C'est pourquoi, je me suis gardé de la faire », poursuit Maho, se présentant, par ailleurs, comme le parrain de toutes les mosquées de Guiglo, des associations musulmanes et entretenant des relations d'amitié avec les Imams Diaby ( Cosim) et Diarrassouba (Cni) à Guiglo. Maho Glofiéi révèle par ailleurs, que « des gens comptaient sur moi pour prendre des armes contre des cadres du Moyen-Cavaly, notamment ceux du Rhdp, en particulier, Dagobert Banzio, Sanogo Mamadou, Adama Tounkara, Gnonkonté Gnosoa Désiré, Blégba Gaston, le doyen Kéhi Boguinard, Mme Bellé, Blé Guyirao, Denis Kah Zion, Guéi François, Mme Anne Ouloto, Colonel Oulata Gaoudi …. Je ne peux pas prendre des armes contre ces gens-là, je ne peux pas les tuer. Je n'avais pas ma place dans cette guerre », précise Maho. Il dit avoir déposé ses attributs de général, de s'être débarrassé de ses étoiles de général pour se mettre à la disposition du président de la République Alassane Ouattara et du Premier ministre Guillaume Soro. Il dément avoir reçu la somme 350 millions de FCFa du candidat du Rdr ( Rassemblement des républicains) pour ne pas combattre. « C'est faux. Je n'ai reçu aucun sou du président Alassane Ouattara. Des gens ont raconté ces choses tout simplement parce qu'ils ne m'ont pas vu à Guiglo pendant la crise. Et ce mensonge a failli me coûter la vie. Des gens, dont je garde pour le moment les noms, ont tenu une réunion à Yopougon, ont propagé ces fausses informations sur mon compte. Les uns disent que c'est 1 milliard de Fcfa que j'ai reçu de Ouattara, d'autres affirment que ce sont 350 millions et que c'est pour cette raison que je n'ai pas fait la guerre dans le Moyen-Cavaly. Ils ont donc mis cinq (5) patrouilles des Fds à mes trousses pour m'abattre, parce que j'ai trahi leur cause, j'ai trahi le clan. J'étais obligé de courir partout, de me réfugier, de vivre caché, d'aller d'un hôtel à un autre. Chaque fois, des militaires qui ont de l'estime pour moi m'informaient sur tout ce qui se tramait contre moi… Le jour de la remise des armes à Yopougon, j'étais dans ma cachette. Yopougon n'était pas encore totalement libérée. Les Ex-Fds, informées, ont envoyé des mercenaires libériens pour me tuer. Mis au parfum, j'ai dû quitter précipitamment ma cachette pour trouver refuge où je suis aujourd'hui. Depuis, je n'ai pas mis le nez dehors. Je ne suis pas sorti de la Côte d'Ivoire. Je ne suis pas sorti de la commune de Yopougon. Des personnes répandent des mensonges sur mon compte dans l'objectif de me salir. Ce sont des contre-vérités que les gens racontent sur mon compte. Je ne suis pas sorti de la Côte d'Ivoire. Je n'ai pas changé de nom et je ne suis pas sorti du pays depuis l'éclatement de la crise post-électorale », précise le chef de guerre, relativement aux récentes rumeurs faisant état de sa présence en Gambie, aux côtés de Charles Blé Goudé. Pour ce qui est de la distribution des armes à l'ouest, Maho Glofiéi soutient n'avoir aucune idée de la provenance de ces armes et ne savaient d'où elles venaient et tous ceux qui combattaient. « On ne m'a pas donné d'arme pour faire la guerre », assure-t-il.

Faire bloc autour de Ouattara

Le membre fondateur des Forces de résistance du Grand-Ouest ( Frgo) qui regroupe notamment, le Flgo, l'Uprgo, l'APWê, le Miloci et la FS-Lima affirme avoir rencontré l'Onuci, peu avant l'investiture d'Alassane Ouattara le 21 mai 2011 à Yamoussoukro. « L'Onuci connaît ma position. J'ai eu une séance de travail avec les responsables du DDR/ SSR de l'Onuci pour expliquer ma position. J'ai envoyé une copie de ma lettre aux Nations-Unies », révèle Maho. « La position de Maho, aujourd'hui, est que la guerre est finie, place maintenant à la réconciliation, à la cohésion nationale et à une paix définitive, autour de Ouattara. Je suis pour la paix, je soutiens le Président de la République Alassane Ouattara, le gouvernement du Premier ministre Soro Guillaume. Je souhaite rencontrer le président de la République, le Premier ministre et je suis prêt à aller chez nous à la base, à Guiglo, pour expliquer la nécessité d'aller à la paix. Dire pourquoi je n'ai pas voulu faire cette guerre sans fondement. Je travaille régulièrement avec l'Onuci pour expliquer cette position. Je suis à la disposition du chef de l'Etat, du Premier ministre », a-t-il insisté. Maho Glofiéi se défend d'être mêlé au recrutement des mercenaires libériens, soulignant qu'il n'a pas d'argent pour se nourrir, à plus forte raison recruter et entretenir des combattants. Le chef de guerre affirme avoir perdu beaucoup dans cette guerre, sa maison incendiée, tous ses biens emportés. Il accuse ceux qui seraient tapis dans l'ombre et qui voulaient qu'il fasse la guerre pour eux. « Ce ne sont pas les Frci qui ont brulé et pillé chez moi à Guiglo. Ce sont des jeunes gueré, manipulés qui ont été envoyés, parce que j'ai refusé de faire la guerre contre Ouattara et les Dioula pour leur compte », accuse-t-il sans toutefois citer de nom. Pour lui, Ouattara tire la Côte d'Ivoire vers le haut et il a besoin du soutien de tous. Maho Glofiéi pense que les Ivoiriens doivent relativiser leur position à l'égard de ceux qui sont pouvoir, notamment en ce qui concerne les arrestations et les détentions. « Que tous ceux qui accusent les dirigeants actuels se ravisent ! On ne doit pas oublier les mois de souffrance qu'ils ont passé au Golf Hôtel. On ne doit pas oublié combien on les a fait souffrir. Même s'ils ont un devoir de dépassement de soi, il ne faut qu'on oublie qu'ils ont enduré au Golf les pires traitements inhumains. Ce sont des hommes comme tout le monde. Ils ont du sang qui coule dans leurs veines. Je crois que nous devons les aider, par notre collaboration avec eux, à surmonter les épreuves. Que ceux qui sont partis reviennent en Côte d'Ivoire et qu'on travaille ensemble ! La Côte d'Ivoire a assez souffert. Je n'ai pas voulu quitter le pays, je n'ai pas voulu bouger parce que tout ce qui se disait sur moi n'est pas vraie. Le temps de la guerre est fini. Il faut maintenant faire bloc autour du chef de l'Etat et du Premier ministre. Je suis à leur entière disposition. J'ai mis de côté mon « grade » de général et je vais m'investir sur le terrain pour apporter mon soutien aux hommes et aux femmes qui ont été nommés. Je remercie le président Henri Konan Bédié, le commandant Mosès et le chef Sylla, patron des Frci à Guiglo ainsi que tous officiers des Frci. Je voudrais aussi saluer et remercier l'Onuci pour son initiative d'ouvrir un camp militaire dans l'ouest. Un camp militaire est le bienvenu à l'ouest », estime Maho Glofiéi. Qui pense que « les Ivoiriens doivent saluer l'arrivée de Ouattara à la tête du pays ».

Armand B. DEPEYLA